La Covid-19 transmis dans l'air ?

13 Juillet 2020
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Un groupe de 239 scientifiques internationaux a appelé (6 juillet) les autorités de santé de la planète et en particulier l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à reconnaître que le nouveau coronavirus peut se propager dans l'air bien au-delà de deux mètres et à recommander par conséquent une ventilation vigoureuse des espaces publics intérieurs, explique l’AFP. Leur lettre s’adresse directement à l'organisation onusienne, déjà critiquée pour avoir tardé à recommander les masques. L'OMS et d'autres organismes sanitaires estiment que le coronavirus est principalement transmis par des gouttelettes projetées par la toux, l'éternuement, les cris et la parole directement sur le visage de personnes à proximité, et possiblement par des surfaces où ces postillons atterrissent et sont ensuite récupérés par les mains de personnes saines. Ces gouttelettes sont lourdes et tombent dans un périmètre d'environ un mètre. D'où la priorité donnée dans les consignes sanitaires à la distanciation physique, au lavage des mains et au port du masque. Des études, sur Sars-CoV-2, le virus qui cause la Covid-19 et d'autres virus respiratoires, ont mis en évidence que des particules virales étaient aussi présentes dans des gouttelettes microscopiques dans l'air expiré par une personne infectée. Comme elles sont plus légères, elles pourraient rester en suspension en intérieur, longtemps, et être inspirées par d'autres gens qui entreraient dans ce lieu. Du côté scientifique, il n’a pas été démontré que ces particules de virus présentes dans ces gouttelettes en suspension soient viables. C’est-à-dire potentiellement contaminantes. Il n’en demeure pas moins que ces chercheurs-ses appellent « la communauté médicale et les organismes nationaux et internationaux compétents à reconnaître le potentiel de transmission aérienne de la Covid-19 ». Cet appel a été rédigé par Lidia Morawska de l'université de Queensland (Australie) et Donald Milton de l'université du Maryland, puis cosigné par 237 autres experts-es et publiée dans la revue Clinical Infectious Diseasesd'Oxford. « Il existe un potentiel important de risque d'inhalation de virus contenus dans des gouttelettes respiratoires microscopiques à des distances courtes et moyennes (jusqu'à plusieurs mètres, de l'ordre de l'échelle d'une pièce), et nous prônons le recours à des mesures préventives pour empêcher cette voie de transmission aérienne », poursuivent ces experts-es. Il n'y a pas de consensus scientifique que cette voie aérienne joue un rôle dans les contagions. De son côté Julian Tang (Université de Leicester), l'un des signataires, explique que l'OMS n'a pas prouvé l'inverse : « L'absence de preuve n'est pas une preuve d'absence ». Il faut donc voir cette initiative comme une demande pressante adressée à l’OMS d’informer ou de confirmer cette hypothèse.