La députée Thill exclue de LREM

La députée de l’Oise Agnès Thill a été exclue (26 juin) de La République en marche en raison de « propos polémiques » concernant « le projet du gouvernement d’ouvrir la PMA à toutes les femmes », a annoncé le parti présidentiel. « Ces propos sont préjudiciables à la cohésion du mouvement et nuisent à son image alors que l’ouverture de la PMA va faire l’objet dans les semaines qui viennent de débats à l’Assemblée nationale », relève la Commission des conflits de LREM, en déplorant « la fréquence et le caractère pernicieux des propos » tenus par Agnès Thill. « S'il est nécessaire d'avoir une liberté de vote et d'opinion sur l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires, il est impératif que nous puissions avoir un débat apaisé, ce que ne permettaient pas les propos et prises de position d'Agnès Thill », a commenté dans un communiqué le délégué général du parti, Stanislas Guérini. La députée, qui avait déjà reçu une mise en garde en février de LREM, a plusieurs fois nourri la controverse, notamment en comparant la souffrance des femmes seules ayant recours à la PMA à celle de « droguées ». Agnès Thill a également évoqué, ces derniers mois, l’existence d’un « puissant lobby LGBT » au Palais Bourbon et déploré « l’absence de genre dans le mot parent » qui « favorise(rait) l’éclosion d’écoles coraniques ». Au vu de la nature des propos et de leur répétition, des associations comme Urgence Homophobie et Stop Homophobie avaient demandé « expressément » son expulsion de LREM via une lettre ouverte cosignée par certains-es de ses collègues parlementaires et des personnalités dont Muriel Robin, rappelle l’AFP. L’élue de l’Oise, interrogée après son audition devant la Commission des conflits, a estimé subir « un procès d’intention » et affirme ne pas comprendre ce qui lui est reproché. Son avocat Me Richard Sebban a indiqué qu’il comptait engager « une saisine du tribunal de grande instance pour demander sa réintégration » en cas d’exclusion.