La douleur, ce n’est pas « dans la tête »

30 Octobre 2019
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Le 21 octobre, c’était la journée mondiale de lutte contre la douleur, instaurée par l’International association for the study of pain (IASP). La douleur est le premier motif de consultation aux urgences et en médecine générale (1) Plus de douze millions de Français-es souffrent de douleurs chroniques. « Pourtant, malgré trois « Plans douleur » mis en place entre 1998 et 2011, 70 % des personnes concernées ne bénéficient toujours pas d’un traitement approprié. Moins de 3 % d’entre elles sont prises en charge dans un des centres spécialisés, lesquels manquent cruellement de moyens. La douleur présente lors de la fin de vie ne bénéficie pas non plus de l’attention nécessaire et de l’accompagnement adéquat », indique France Assos Santé. Pour le collectif, la « prise en charge de la douleur en France n’est pas à la hauteur des besoins ». « La douleur a pourtant un double impact : sur les soignés-ées, leur qualité de vie et la préservation de leurs chances thérapeutiques (anxiété, dépression, refus de soin…) ; et sur les soignants-es (sensation d’échec, démotivation, épuisement). La relation de confiance soignant-soigné, socle d’une prise en charge de qualité, s’en trouve significativement affectée. L’absence de prise en charge de la douleur a également un coût financier notable pour la société : désinsertion professionnelle, dépenses majorées de santé, etc.», précise France Assos Santé. À l’occasion de cette Journée mondiale, le collectif demande «  en urgence une reconnaissance et une prise en charge efficiente de la douleur, comme de la souffrance psychique qui y est associée.  La douleur doit être reconnue comme une maladie à part entière. Il n’est plus possible d’entendre des personnes nous dire : « J’en ai parlé à mon médecin traitant, il m’a dit que cela allait passer. Cela a duré une dizaine d’années » ou encore « Je ne veux pas que la douleur vienne m’empêcher de vivre ». Et le collectif d’en appeler aux pouvoirs publics pour « faire de la douleur une véritable priorité des politiques publiques de santé » et « garantir le droit pour chaque malade de recevoir « le meilleur apaisement possible de la souffrance au regard des connaissances médicales avérées », tel que prévu par la loi (Article L1110-5 du code de la santé publique). Pour ce faire, France Assos Santé a fait des préconisations en matière de prise en charge de la douleur et demande leur mise en place. Il s’agit notamment de : développer les actions prévenant la douleur, notamment la douleur chronique ; reconnaître, évaluer la douleur et la prendre en charge ; développer l’information et la formation ; reconnaître la médecine de la douleur comme une vraie spécialité médicale ; investir dans la recherche et les études.

(1) : Voir le Livre blanc de la douleur 2017, SFETD, Ed. Medline.