La Gay pride de Singapour interdite aux étrangers

31 Mai 2017
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Les personnes étrangères n'auront pas le droit de participer cette année à la Gay Pride de Singapour, ont annoncé les organisateurs de l'événement, au moment où le gouvernement local semble durcir le contrôle des rassemblements publics. Pink dot (Point rose), la Gay Pride organisée chaque année à Singapour depuis 2009, a par le passé rassemblé jusqu'à 28 000 personnes, en dépit de réactions violentes de groupes conservateurs dans ce pays de 5,6 millions d'habitants, indique l'AFP. Le gouvernement a cependant pris en novembre de nouvelles dispositions pour n'autoriser que les Singapouriens et les résidents permanents à participer à ce rassemblement, qui a lieu comme la plupart des manifestations à Speaker's corner. Les organisateurs de la Gay pride ont annoncé dans un communiqué diffusé dimanche sur leur page Facebook qu'ils devraient cette année procéder à des vérifications d'identité en marge de la manifestation. Faisant part de leurs "profonds regrets", ils écrivent que la police leur a rappelé que la Gay pride serait elle aussi soumise aux nouvelles règles. "Pour pouvoir continuer à utiliser Speaker's corner, les organisateurs de Pink dot 2017 n'ont d'autre choix que de souscrire à la règle, car les organisateurs ou les étrangers qui resquilleraient seront passibles de poursuites", ont-ils dit. Singapour a également interdit aux sociétés étrangères de financer la Gay pride annuelle parrainée jusqu'alors par des groupes internationaux comme Google et Facebook. En juin 2016, Singapour avait enjoint Google, Facebook et la banque Goldman Sachs de ne pas s'immiscer dans ses affaires intérieures, après la Gay Pride parrainée par ces sociétés. A Singapour, il n'existe aucune loi contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle, les unions civiles entre homosexuels ne sont pas reconnues et le mariage homosexuel est interdit. Pink dot, qui proteste contre les discriminations subies dans ce pays conservateur par les homosexuels, fait pression en vue de l'abrogation de l'article 377a du code pénal singapourien qui considère les rapports sexuels entre hommes comme un crime.