La loi anti-gay en Ouganda n’est pas définitivement écartée

15 Août 2014
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Alors que la Cour constitutionnelle avait, le 1er aout dernier, annulé la loi de répression contre les homosexuels ougandais, le ministère public a annoncé une semaine plus tard faire appel de cette décision. "Nous ne sommes pas satisfaits de la décision de la cour et nous avons fait appel", a déclaré l'adjoint du procureur général Fred Ruhinda à l’Agence France Presse. Selon lui, cette loi, promulguée par le président Yoweri Museveni en février dernier, au grand dam des associations de défense des droits humains et de la communauté internationale "n'avait pas l'intention de stigmatiser les homosexuels, elle visait l'intérêt général". Ses dispositions prévoient pourtant la prison à vie pour les lesbiennes et gays ougandais, ainsi que l’incitation à la délation de toute "promotion de l’homosexualité". L’annulation de cette loi homophobe avait été saluée, et une Gay Pride avait même été organisée dans les rues de la capitale, à l’annonce de la décision de la Cour constitutionnelle. Mais l’acharnement politique, contre une minorité déjà discriminée dans l’actuelle législation, reste porté par les plus hautes sphères de l’Etat. Le président Museveni souhaite, selon ses opposants, utiliser l’homophobie, relayée par une Eglise évangélique très active en Ouganda, afin de favoriser sa réélection en 2016. Nouvelle loi ou pas, la haine envers les homosexuels demeure tenace dans ce pays, malgré les sanctions internationales.