La mortalité due au VIH est en nette baisse

21 Novembre 2019
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Une « photographie » des évolutions de la mortalité en France. C’est ce qu’établissent les travaux des chercheurs-ses du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Récemment, un numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (1) a été consacré à ces évolutions sur la période 2000-2016 en France métropolitaine. Ces travaux s’appuient sur les données issues des certificats de décès. En 2016, 579 230 décès ont été enregistrés en métropole, dont moins d'un cinquième (17 %) est considéré comme prématuré (moins de 65 ans). Les hommes sont particulièrement touchés par la surmortalité (1,7 fois plus que les femmes), notamment prématurée (23 % des décès masculins surviennent avant 65 ans, contre 11 % pour les femmes). Les tumeurs sont la première cause de mortalité en 2016, à l'origine de 29 % des décès. Sont particulièrement mortels les cancers du poumon, des bronches et de la trachée (ils représentent près de 19 % des décès par tumeurs), mais aussi le cancer du sein, de l'utérus, de l'ovaire (3,4 % des décès, voire 6,7 % chez les femmes), le cancer colorectal (3,1 % des décès) et celui du pancréas (1,0 %), du foie, de l'estomac, détaille le Quotidien du Médecin. Les maladies cardio-vasculaires sont responsables de 24,2 % des décès. Elles arrivent en deuxième position. Les cardiopathies ischémiques représentent 23 % de ces décès, les maladies cérébro-vasculaires, 22 %.  Les démences sont responsables de 7 % des décès, suivies par les accidents (et encore une fois, les hommes sont sur-représentés, notamment au regard des accidents de la route) et les suicides (1,5 %). L'évolution des tendances depuis 2000 révèle une baisse de la mortalité liée au VIH-sida (de 7,4 % chez les hommes, tous les ans, entre 2008 et 2016, et de 8,1 % chez les femmes). La mortalité liée au VIH/sida, après une première baisse dans les années 1990, a continué à diminuer sur les seize dernières années en raison des progrès de la prévention et surtout des traitements.  En 2016, on recense 300 décès des suites du sida (237 cas concernent des hommes et 66 des femmes), contre 4 800 en 1994. La baisse chez les hommes s’est faite en deux étapes : -5,9 % de décès des suites du sida entre 2000 et 2007, puis –7,4 % sur la période 2008-2016. Pour les femmes, une seule donnée : une baisse de -8,1 % entre 2008 et 2016. L'étude alerte, en revanche, sur les pathologies dont les taux de mortalité augmentent : le cancer du pancréas (+0,8 chez les hommes, entre 2000 et 2016, et +1,4 % entre 2000 et 2007 chez les femmes, puis +1,9 % entre 2008 et 2016), chez les femmes, du cancer du poumon et des maladies respiratoires chroniques (effet retardé du tabagisme), et pour les deux sexes du système nerveux central et du cerveau  (+0,8% chez les hommes entre 2008 et 2016, et +1,5 % chez les femmes). « Ces résultats généraux mettent en évidence les réussites et les lacunes » en matière de prévention et de soins, relèvent Grégoire Rey, directeur du CépiDC-Inserm (qui établit les causes médicales de décès), et ses collègues, auteurs-trices de cette analyse des tendances entre les périodes 2000-2007 et 2008-2016. D'une façon générale donc, le taux de mortalité toutes causes confondues a continué à diminuer depuis les années 2000, vraisemblablement grâce aux avancées de la médecine et de la prévention. Le risque de mourir du cancer diminue, même si le nombre de personnes atteintes augmente.

(1) : Surveillance de la mortalité par cause médicale en France : les dernières évolutions, BEH N°29-30, 12 novembre 2019.