Trump fait reculer les droits humains

11 Février 2018
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La conclusion est sans appel. La première année de la présidence de Donald Trump aux Etats-Unis a été marquée par un net recul des efforts gouvernementaux pour protéger et promouvoir un large éventail de droits humains. Ce constat, c’est l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch  (HRW) qui le dresse dans son Rapport mondial 2018 (1). Pour l’ONG, l’administration Trump a adopté des politiques qui portent atteinte aux réfugié-e-s et aux immigrant-e-s, qui remettent en cause la détermination des responsabilités dans les cas de bavures policières, et restreignent les droits des femmes, notamment s’agissant de l’accès à des services de santé dont elles ont besoin. "L’administration Trump a promu des politiques qui mettent en danger les personnes vulnérables et affaiblissent les protections constitutionnelles des droits humains de chacun-e", a ainsi déclaré Alison Parker, directrice du programme "Etats-Unis" au sein de Human Rights Watch. Passant en revue de nombreux domaines, HRW constate que les politiques de l’administration Trump menacent d’expulsion tous les personnes immigrantes en situation irrégulière. L’administration a renforcé les procédures abusives d’expulsion accélérée et les poursuites pénales pour les délits d’immigration tout en prenant des mesures pour maintenir en détention prolongée un plus grand nombre de personnes immigrantes. L’administration a également publié de nouvelles mesures draconiennes de contrôle des personnes réfugiées. Autre exemple : l’administration Trump a fait part de son intention de relancer la guerre aussi désastreuse qu’inefficace contre la drogue. Le ministre de la Justice Jeff Sessions a supprimé l’initiative Smart on crime, qui donnait la priorité aux poursuites fédérales contre les personnes accusées d’infractions graves liées aux stupéfiants, et avait permis de réduire les disparités liées aux origines ethniques dans la détermination des peines de prison fédérales et d’améliorer les perspectives de réinsertion. Autre exemple : l’administration Trump a mis fin à d’importantes protections des droits des femmes en adoptant un décret qui a permis à davantage d’employeurs et d’assureurs de s’opposer au mandat de couverture contraceptive pourtant prévue par la loi sur l’assurance santé. La Maison-Blanche a également annoncé qu’elle renoncerait à une initiative d’équité salariale qui devait entrer en vigueur en 2018. Le ministère de l’Éducation a annoncé son intention d’examiner et de modifier les lignes directrices relatives aux agressions sexuelles sur les campus. Par ailleurs, la première année de Trump a été jalonnée d’actions et de décisions affectant les personnes LGBT et restreignant leurs droits. Pour HRW, y figurent la décision inattendue et soudaine de Trump d’interdire aux personnes trans de servir dans l’armée américaine et la directive du département de la Justice annulant la disposition de la Loi sur les droits civils qui interdit, sur le lieu de travail, la discrimination fondée sur l’identité de genre.