La Russie condamne Meta et TikTok

3 Mai 2022
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Homophobie d’État. La justice russe a condamné mardi 26 avril le géant américain du numérique Meta (ex-Facebook) et le réseau social TikTok à des amendes pour n’avoir pas supprimé des publications LGBT, ont annoncé les agences de presse russes, citées par l’AFP. Le tribunal moscovite de Taganski a d’abord condamné Meta, la maison-mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram, à une amende de quatre millions de roubles (environ 50 200 euros au taux actuel) pour n’avoir pas supprimé des contenus faisant la supposée « propagande » de contenus LGBT. Dans une autre audience, le tribunal Mirovoï de Moscou a condamné la plateforme TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance, à une amende de deux millions de roubles pour la même raison. Les grandes entreprises du numérique sont régulièrement condamnées en Russie à des amendes, accusées de ne pas effacer des contenus jugés dangereux pour les mineurs-es ou liés à l’opposition. Cette pression s’est encore renforcée depuis le début de la guerre lancée Ukraine par la Russie qui a vu de nombreux sites indépendants et de l’opposition être interdits. La Russie a adopté en 2013 une loi contre la présumée « propagande » homosexuelle auprès des mineurs-es, qui a servi de prétexte pour interdire des marches des fiertés, l’affichage de drapeaux arc-en-ciel et qui permet de censurer à tour de bras, les publications, notamment sur les réseaux sociaux.

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LES ACTES HOSTILES ENVERS LES LGBT AUGMENTENT PARTOUT DANS LE MONDE, SELON LES ASSOCIATIONSPar CNEWS avec AFP - Mis à jour le 04/05/2022 à 13:15Publié le 04/05/2022 à 13:15 Les associations militent contre les lois qui réduisent les droits ou stigmatisent les personnes LGBT.  Les associations militent contre les lois qui réduisent les droits ou stigmatisent les personnes LGBT. [SAUL LOEB / AFP]

Les membres de la communauté LGBT sont confrontés à de plus en plus d’actes hostiles à travers le monde, selon plusieurs associations issues de 100 pays différents qui ont organisé un grand rassemblement en Californie cette semaine.

La communauté LGBT a toujours subi «un niveau très élevé de violence et de discrimination», a souligné Julia Ehrt, directrice de l'Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuées (ILGA World), lors de la conférence, de retour après deux ans d’absence en raison de la pandémie de Covid-19.

Sur le terrain, les associations ont constaté une résurgence des violences et des discours haineux envers les personnes LGBT, ou des discours contre la théorie du genre, qui viseraient à priver les LGBT «des droits humains qu’ils méritent». Certains militants ont notamment souligné, lors de cette conférence, le recul des droits pour la communauté dans certains pays, comme par exemple aux États-Unis.

«Rien que cette année, plus de 300 projets de loi dans 36 États» ont été déposés concernant les LGBT, «allant des restrictions sur les compétitions sportives aux textes "don't say gay"» qui interdisent d'évoquer à l'école les questions d'orientation sexuelle, a rappelé un militant à l’AFP.

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a en effet signé une loi interdisant d’enseigner des sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre à l’école primaire, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet. Une loi qui permet, selon le Républicain, de s’assurer «sur les parents puissent envoyer leurs enfants à l’école pour qu’ils apprennent, pas pour qu’ils soient endoctrinés».

  

«Cette conférence nous offre pour la première fois un espace où nous pouvons vraiment mener ces conversations», notamment sur «les pratiques néfastes comme les "thérapies de conversion" qui sont immorales, pseudo-scientifiques et brutales et malgré tout légales dans près de 180 pays», a expliqué à l’AFP Martin Karadzhov, qui préside le comité d'ILGA World pour la jeunesse.