La tolérance stable en France

26 Mars 2018
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Bonne nouvelle, mais on pourrait mieux faire. L'indice de tolérance, qui mesure les préjugés racistes et antisémites, s'est stabilisé à un haut niveau en 2017, après trois années de hausse, selon un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) publié le 22 mars. L'indice longitudinal de tolérance s'est établi à 64 (sur 100) en 2017, après avoir gagné une dizaine de points de 2013 (54) à 2016 (63 à 65), indique le rapport annuel de la CNCDH sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie. Cet indice, mesuré depuis 1990, a connu son plus bas taux l'année suivante à 48 points, et son sommet en 2009, à 66 points. La CNCDH observe toutefois "des différences notables selon les minorités" : l'indice s'établit à 78 points à l'égard des Noirs et des Juifs, 72 pour les Maghrébins et tombe à 34 concernant les Roms. La situation se dégrade pour les Noirs (moins trois points) et les Roms (moins deux points). La commission rappelle la baisse globale en 2017 des actes haineux signalés aux forces de police et de gendarmerie, annoncés en repli de 16 % par le ministère de l'Intérieur. Mais "sur le long terme", note-t-elle, "la courbe de tendance des faits racistes relevés reste particulièrement inquiétante". Surtout, si les menaces (propos, gestes menaçants...) déclinent, les actions (destructions, violences...) pointent en hausse de 11 %, précise l’AFP. La CNCDH appelle à l'"extrême vigilance" sur cette évolution. En outre, la baisse globale doit "être mise en perspective avec l'ampleur de la sous-déclaration". Le taux de plainte est de 3 % pour les injures racistes, proportion portée à 17 % en cas de menaces et 30 % en cas de violences, selon la commission.