Labos pharmaceutiques : moins de secret

28 Juillet 2012
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Longtemps critiquée pour son goût du secret, l'Agence européenne des médicaments (EMA) est en train d'ouvrir ses archives au public, ce qui pourrait permettre à des chercheurs indépendants d'analyser des centaines de milliers de pages de résultats des essais cliniques menés par les industriels, indique l’agence Reuters (18 juillet). Ce changement pourrait donner à l'Europe une longueur d'avance sur les Etats-Unis en matière de transparence dans un secteur qui pèse quelque 1 000 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel. Très concrètement, l’Agence prévoit d'organiser en novembre 2012 une conférence pour étudier les moyens permettant d'assurer un accès rapide et régulier à de très importantes quantités de données. Selon Reuters, ce processus "pourrait porter un coup au secteur pharmaceutique, jaloux de la confidentialité de ses données scientifiques et commerciales et qui n'a, jusqu'à présent, jamais été contraint de les partager avec des chercheurs indépendants. Mais les industriels n'auront pas le choix puisqu'ils doivent soumettre leurs données au régulateur pour obtenir le feu vert de celui-ci à la commercialisation de leurs médicaments. Il s'agit d'un changement radical d'attitude", a déclaré le directeur médical de l'EMA, Hans-Georg Eichler, lors d'un entretien à Reuters, en reconnaissant que l'image des autorités de régulation a été entachée, comme celle des industriels, par plusieurs scandales dans le passé. Cet effort de transparence est indispensable : l’EMA a été critiquée pour ne pas avoir identifié les faiblesses ou les risques de plusieurs médicaments et c’est, sur le long terme, sa crédibilité qui est en jeu. "J'espère que tout le monde apprendra que la lumière du jour est le meilleur des désinfectants et que cela constituera une étape importante dans la reconquête de la confiance pour le régulateur comme pour le secteur", explique Hans-Georg Eichler.