L’aide de rentrée chahutée

9 Août 2022
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Le Sénat à majorité de droite a voté dans la nuit du 2 au 3 août un amendement pour remplacer la prime de rentrée exceptionnelle de 100 euros, réservée aux minima sociaux, par une majoration de 150 euros aux personnes bénéficiaires de la prime d'activité, explique l’AFP. La gauche a vivement réagi à cet amendement du rapporteur général du budget le sénateur (LR) Jean-François Husson, qui a été adopté dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi de finances rectificative pour 2022.  L'aide a néanmoins été maintenue pour les personnes bénéficiaires de l'Allocation adulte handicapé (AAH). « La valeur travail doit être encouragée. Toutefois, le cas des personnes handicapées, qui rencontrent plus de difficultés à s'insérer dans le monde du travail, mérite un traitement particulier », avaient tenu à préciser les sénateurs-rices LR.  Pour le rapporteur, il s'agit « de faire en sorte que les Français qui occupent un travail, travailleurs pauvres ou modestes, trouvent au moment de la rentrée un soutien exceptionnel de 150 euros par foyer ».  « Il faut donner un signal » à ces travailleurs-ses qui « souvent passent à côté » des aides, a-t-il ajouté.  Le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, a donné un avis défavorable à cet amendement qui « reviendrait à retirer le bénéfice de l'aide à 4 millions de foyers pauvres ». L'amendement a été adopté par les groupes LR et centriste, à l'exception d'une poignée d'entre eux.  Comme c’est l’usage, la version votée est passée à la moulinette de la commission mixte paritaire (qui réunit sept sénateurs-rices et sept députés-ées). Un compromis a été trouvé sur cette prime de rentrée exceptionnelle, que le Sénat entendait réserver aux seuls-es travailleurs-ses modestes. Cette aide sera de 100 euros et sera finalement versée aux bénéficiaires de la prime d'activité et des minima sociaux, mais aussi à celles touchant la prime d'activité. L'enveloppe totale allouée étant portée de 1 à 1,1 milliard d'euros. Cette aide exceptionnelle concernera donc les personnes bénéficiaires des APL, les étudiants-es boursiers-ères, les personnes âgées précaires ou celles qui reçoivent le RSA. Pour le succès de la commission mixte paritaire sur ce point, le chef de file des sénateurs-rices LR Bruno Retailleau avait posé comme condition le maintien d'un autre ajout du Sénat en faveur de la mise en place d’une carte Vitale biométrique (ce qui a été fait). Cette disposition est controversée et fait l’objet de critiques de syndicats de médecins et d’associations de patients-es.