L’Angleterre réitère son refus de financer l’accès à la PrEP

7 Juin 2016
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"C’est un jour honteux pour la prévention du VIH". C’est par une froide colère que le Terrence higgins trust a accueilli la (nouvelle) décision de l’agence nationale de santé britannique (NHS) de refuser de financer l’accès au traitement préventif (PrEP) en Angleterre. Le 31 mai, la NHS a réitéré son refus de financer par elle-même l’accès au traitement préventif du VIH. Elle estime ne pas avoir le "pouvoir légal" et renvoie, une fois de plus, la balle aux instances locales de santé pour provisionner et payer pour la PrEP. Ce nouveau refus a provoqué la colère des activistes britanniques. En mars dernier, l’autorité nationale de santé avait coupé court à 18 mois de discussions entre parties prenantes quant à l’autorisation officielle du Truvada en préventif. L’ire des militants avait été immédiate, entre slogans et interpellations des politiques, jusqu’à un courrier menaçant de poursuite en justice. La NHS avait rétropédalé et promis de rediscuter de cette question. Deux mois plus tard, le verdict est inchangé, justifiant que la PrEP est une mesure de prévention qui doit donc être commissionnée par les autorités locales de santé, et arguant d’une recherche complémentaire sur "comment implanter la PrEP de la manière la plus coût/efficace", d’ici là. Un moyen de renvoyer la question aux calendes grecques, au détriment des personnes les plus exposées au VIH. Notamment les 2 500 gays qui se contaminent chaque année en Angleterre, invoque le Terrence higgins trust. "La bataille pour la PrEP doit continuer jusqu'au jour où les gens les plus à risque auront accès à cette pilule révolutionnaire qui va les protéger contre le VIH", a prévenu Ian Green, directeur exécutif de l’organisation.