L'ANSM dit non à l'hydroxychloroquine

6 Novembre 2020
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C’est non ! L'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a refusé au Pr Didier Raoult une utilisation de l'hydroxychloroquine en France dans un traitement préventif ou curatif de la Covid-19 car cette molécule n’a toujours pas fait la preuve de son efficacité. « Nous avons reçu une demande de recommandation temporaire d’utilisation (RTU) de l’hydroxychloroquine dans la prise en charge de la maladie Covid-19, de la part de l’IHU de Marseille. Afin d’évaluer cette demande, nous nous sommes appuyés sur les nombreuses études récentes publiées sur l’efficacité et la sécurité de l’hydroxychloroquine, ainsi que sur les dernières recommandations du Haut conseil de santé publique (HCSP) du 23 juillet 2020 », indique l'ANSM dans un communiqué publié vendredi 23 octobre. « À ce jour, les données disponibles, très hétérogènes et inégales, ne permettent pas de présager d’un bénéfice de l’hydroxychloroquine, seule ou en association, pour le traitement ou la prévention de la maladie Covid-19. Dans ce contexte et au regard des données de sécurité disponibles faisant apparaître des risques majorés, notamment cardio-vasculaires, il ne peut être présumé d’un rapport bénéfice/risque favorable de l’hydroxychloroquine quel que soit son contexte d’utilisation. Par conséquent, nous ne pouvons pas répondre favorablement à la demande de RTU de l'hydroxychloroquine dans la prise en charge de la maladie Covid-19 », poursuit l’ANSM. Et de préciser : « Cette décision est par ailleurs en phase avec la très grande majorité des recommandations thérapeutiques internationales. Elle pourra être révisée à tout moment, notamment si de nouveaux résultats d’études cliniques venaient modifier le constat fait à ce jour ». La réaction du Pr Didier Raoult ne s’est pas fait attendre. « Deux poids deux mesures », écrit le médecin sur Twitter, accusant l'ANSM de favoriser l'antiviral Remdesivir, du laboratoire Gilead, au détriment de l'hydroxychloroquine. L'ANSM a également publié une lettre de huit pages envoyée au microbiologiste marseillais, en réponse à sa demande de RTU. Elle y retrace l'historique des utilisations et des essais dans le monde de ce médicament que le directeur de l'IHU de Marseille défend bec et ongles pour traiter la Covid-19, soulignant qu'elles n'ont pas démontré son efficacité. L'agence sanitaire précise que « cette position pourra être révisée », si on lui apportait de nouvelles études cliniques probantes. Cette décision peut faire l'objet d'un recours en annulation devant le Conseil d'État dans un délai de deux mois à compter de réception.