L'Australie décriminalise le travail du sexe

4 Janvier 2020
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L’Onusida s’est réjoui de la décision du parlement du Territoire du Nord en Australie de décriminaliser le travail du sexe. En effet, la loi de 2019 sur l’industrie du sexe (Sex Industry Bill 2019) améliore la sécurité des travailleurs-ses du sexe et de leurs clients-es en élargissant la législation relative à la santé publique aux opérateurs des entreprises de services sexuels et en autorisant les professionnels-les du sexe à se regrouper pour travailler. La législation interdit explicitement l’exploitation des travailleurs-ses du sexe. Elle garantit leur accès à la justice et proscrit la traite des mineurs-es. « Je salue cette décision du Territoire du Nord en Australie qui confirme les droits de l’homme des professionnels-les du sexe. Elle confirme que leur travail est soumis aux lois et réglementations existantes, dont les lois relatives à l’emploi, à la santé et à la sécurité au travail, aux droits des travailleurs-ses et à la discrimination », a commenté Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida. « La décriminalisation du commerce du sexe réduit par ailleurs le risque de transmission du VIH aussi bien pour les travailleurs-ses du sexe que pour leurs clients-es », a-t-elle d’ailleurs indiqué. Dans le monde entier, les professionnels-les du sexe ont en effet 21 fois plus de risques d’être contaminés par le VIH que la population adulte en général. Une étude publiée en 2014 par la revue scientifique The Lancetrévélait que la décriminalisation du travail du sexe serait la mesure distincte la plus efficace sur dix ans pour lutter contre l’épidémie du VIH. Ce document estimait qu’elle diminuerait de 33 % à 46 % les nouvelles infections parmi les professionnels-les du sexe et leurs clients-es, rappelle un communiqué de l’agence onusienne. « Le mérite de cette étape importante revient aux années de lutte des travailleurs-ses du sexe et de leurs sympathisants-es. Cette décision est le résultat de bonnes pratiques de collaboration entre le gouvernement et les professionnels-les du sexe », explique Jules Kim, présidente de l’association australienne des travailleurs-ses du sexe, Scarlet Alliance. « Décriminaliser signifie que les travailleurs-ses du sexe du Territoire du Nord sont maintenant en mesure d’avoir accès au système judiciaire sans avoir peur d’être arrêtés-es alors qu’ils-elles ont été victimes d’un crime. Nous allons également pouvoir mettre en place des stratégies de santé et de sécurité au travail, mais aussi mettre l’accent sur la santé et la sécurité de tous les acteurs-rices du commerce du sexe ».