Le cannabis sème la controverse à Montréal

28 Avril 2010
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Depuis son ouverture il y a trois mois l’organisme montréalais Culture 420, qui fournit de la marijuana consommée à des fins thérapeutiques, soulève la controverse parmi les autorités locales et les résidants du voisinage. Ces derniers n’en veulent visiblement pas dans leur quartier, et des commerçants ont fait circuler une pétition réclamant sa fermeture.
Une personne ne peut devenir membre client de Culture 420 qu’à la condition de présenter un document signé par un médecin et prouvant qu’elle souffre d’un problème de santé pouvant être traité ou soulagé avec du cannabis. En outre, c’est le ministère canadien de la Santé qui produit la liste des maladies et des symptômes contre lesquels il est possible d’obtenir cette autorisation et le VIH en fait partie.


Deux organismes semblables existent déjà depuis plusieurs années à Montréal. Fondé en 1999, Le Centre Compassion de Montréal (CCM) procure de la marijuana à sa clientèle membre, dont une importante portion est constituée de personnes séropositives, depuis plus de 10 ans. L’existence de cet organisme a aussi été remise en question à ses débuts. « Les deux ou trois premières années ont été mouvementées judiciairement », indique son cofondateur, Marc-Boris St-Maurice. Peu après l’ouverture du CCM, il a dû se défendre en justice contre des accusations de « trafic de drogue ».


Mais le procès, remporté après deux ans et demi de procédures judiciaires, a finalement eu des conséquences positives, selon M. St-Maurice. « Nos activités sont en quelque sorte légitimées par notre victoire. » Le juge responsable de l’affaire, Gilles Cadieux, a souligné que la marijuana peut représenter un « traitement médical efficace ». Il est en effet prouvé que le cannabis a des effets thérapeutiques bénéfiques, tels que la réduction de la douleur, des nausées et des migraines ainsi que l’augmentation de l’appétit.


Mais les personnes malades qui désirent améliorer leur quotidien grâce à la marijuana ne peuvent pas toujours y avoir accès via des moyens légaux, qui sont très limités au Canada. C’est pourquoi le juge a décidé qu’il valait mieux que le CCM reste ouvert plutôt que de voir ces personnes s’approvisionner auprès de sources illégales, quitte à ce que cela déplaise à l’État ou aux regroupements de citoyens. La compassion ne mérite pas de punition.