Le Ciss dénonce les grèves répétées des médecins

19 Novembre 2015
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Le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) est monté au créneau le 12 novembre dernier pour dénoncer la nouvelle grève des médecins généralistes contre la loi Santé et surtout une des mesures phares du texte : la mise en place progressive du tiers payant pour tous. "Aucune des réformes précédemment votées ne s’est faite avec le soutien des médecins. Ils n’ont pas aimé la loi Kouchner, ni la loi Bachelot. Sans doute considèrent-ils que la loi est illégitime à intervenir dans le domaine des soins de ville. Curieux, mais pas nouveau. Plus surprenant est le niveau des attaques contre l’Etat et ceux qui soutiennent les avancées de ce projet de loi", dénonce le Ciss dans son communiqué. Pour lui, la nouvelle grève décidée en amont de la seconde lecture du texte de loi à l’Assemblée nationale à partir du 16 novembre n’est rien moins qu’une "grève contre les droits des gens !" "Le tiers payant est l’objet de nombreuses attaques. Au prétexte qu’il signerait la fin de l’indépendance médicale. Mais, c’est une insulte aux autres professions de santé qui exercent avec un tiers payant : l’essentiel de la radiologie en France, par exemple. Ces radiologues interprètent avec la même indépendance un cliché !", ironise le Ciss. "Le tiers payant est envisagé pour réduire le renoncement aux soins. Faut-il rappeler que 17 % de nos concitoyens déclarent avoir été amenés à renoncer à des soins en raison de l’avance de frais ? Et que ce chiffre grimpe à 24 % chez les moins de 35 ans et chez les personnes ayant un revenu inférieur à 1 500 euros par mois. Etre contre le tiers payant, c’est donc être contre l’accès aux soins. Belle performance !", tacle le collectif. Il le fait d’autant plus qu’il n’existe pas d’alternative. "Celle qui est proposée par les médecins consiste à dire : "Laissez-moi apprécier tout seul si je peux faire la dispense d’avance de frais". Autrement dit, il faudra expliquer au médecin que l’on est impécunieux. Là où l’Assurance maladie avait permis de débarrasser la relation médecin-malade de toute charité, voilà que 70 ans après la création de la Sécurité sociale on se propose de lui garantir un retour circonstancié. Forcer le patient à avouer sa pauvreté pour obtenir la dispense d’avance de frais ne grandira pas les médecins. Cela n’améliorera pas non plus la relation médecin-malade", avance le Ciss. Le collectif rappelle qu’une "grande conférence de santé est en préparation pour envisager ces multiples défis dont les solutions croisent à de nombreuses reprises les conditions de l’exercice médical". Il note aussi que "les organisations de médecins ont choisi de ne pas s’y impliquer. C’est tellement dommage. Car c’est l’avenir qu’il faut préparer. Celui de la médecine et celui de nos concitoyens qui payent pour un système de santé qu’ils voudraient bien voir déployé convenablement pour résoudre leurs problèmes de santé".