Le Clézio dénonce "le tri" des migrants

14 Janvier 2018
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Prix Nobel de littérature, Jean-Marie Gustave Le Clézio ne supporte pas "le tri" fait entre les migrants qui fuient leur pays pour des raisons politiques et ceux qui fuient la misère, y voyant "un déni d'humanité insupportable". "Comment peut-on faire le tri ? Comment distinguer ceux qui méritent l'accueil, pour des raisons politiques, et ceux qui n'en sont pas dignes ?" s'interroge l'écrivain dans une tribune publiée le 11 janvier par l'Obs. "Est-il moins grave de mourir de faim, de détresse, d'abandon, que de mourir sous les coups d'un tyran ?" poursuit le prix Nobel qui rappelle avoir été lui-même un migrant. "J'ai été l'un d'eux jadis, quand ma mère nous a emmenés mon frère et moi traverser la France (...) pour fuir la guerre. Nous n'étions pas des demandeurs d'asile (...) Nous cherchions un endroit où survivre", rappelle-t-il. "Prenons garde à ne pas dresser autour de nous des frontières mentales encore plus injustes que les frontières politiques", insiste l'auteur de "Désert", cité par l’AFP. L'écrivain s'insurge contre la politique devenue "un monstre froid" qui agit en suivant "des lois et des instructions qui ne tiennent pas compte du sentiment humain". "S'il est avéré que pour faire déguerpir les migrants, qui dorment sous une bâche par six degrés au-dessus de zéro, les milices crèvent leurs tentes (...) S'il est avéré qu'on pourchasse les misérables comme s'ils étaient des chiens errants. Eh bien, cela est dégueulasse. Il n'y a pas d'autre mot", soutient le romancier. Interrogé, lors d’un déplacement à Rome le 11 janvier sur les critiques d'intellectuel-le-s et d'associations sur la politique du gouvernement français vis à vis des personnes migrantes, le président Emmanuel Macron s’est borné à expliquer qu'il fallait "se garder des faux bons sentiments". "Il y a beaucoup de confusion chez les intellectuels", a-t-il ajouté. Oui, c’est connu… les intellos, c’est toujours confus… surtout lorsqu’ils contestent.