Le CNS veut un nouveau souffle

29 Juillet 2018
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Inquiétude. Elle est manifeste dans le communiqué publié le 22 juillet 2018 à l’occasion de la conférence mondiale sur le sida par le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS). "Plusieurs signaux d’alarme viennent d’être émis qui font douter de la capacité de parvenir, malgré les progrès accomplis, à l’objectif fixé d’une maitrise générale de l’épidémie en 2030", avance le CNS. "Ainsi, le rapport de l’Onusida sur les données disponibles en 2017 alerte sur l’efficacité insuffisante des stratégies de lutte contre le VIH/sida, à de multiples niveaux incluant la lutte contre les discriminations et les violences de genre, ainsi que l’accès à la prévention et au dépistage". Le CNS rappelle aussi qu’en France : "L’épidémie de VIH ne diminue pas et le nombre de nouveaux diagnostics progresse moins vite que celui des nouvelles infections. Une augmentation importante du nombre des diagnostics d’infections à chlamydia et à gonocoque a récemment été rapportée par Santé publique France, en particulier chez les jeunes (…) Ces données confirment l’insuffisance des actions de prévention et de dépistage", constate l’institution. Pour le CNS, il est "urgent d’amplifier le déploiement et de poursuivre la diversification des actions de prévention et de dépistage du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles. L’offre de tests "rapides", d’autotests ou encore de Prep doit être renforcée au plus près des personnes les plus exposées au risque". Mais cela ne suffira pas, il faut, en complément, "des stratégies innovantes de réponse à l’épidémie VIH (…) Ainsi, favoriser le dépistage des partenaires sexuels des personnes atteintes d’IST par la mise en place de services d’accompagnement à l’information des partenaires contribuerait à rompre les chaînes de transmission. En outre, dans le contexte des Outre-mer, où l’épidémie est particulièrement active, développer une offre globale et mobile de prévention et de dépistage permettrait d’atteindre une partie importante des communautés qui demeure éloignée du système de soins ; soutenue par des relais communautaires, cette approche doit permettre le dépistage simultané de l’ensemble des IST, voire d’autres pathologies non-transmissibles (hypertension artérielle, diabète…)", avance le CNS, mettant ainsi en lumière deux de ses avis récents. "Ce n’est qu’au prix de ces efforts et innovations, impliquant l’ensemble des intervenants (soignants-es, acteurs-trices communautaires, pouvoirs publics et bailleurs) que les objectifs ambitieux fixés à la lutte contre le VIH/sida redeviendront crédibles, y compris en France", conclut le CNS.