Le collectif Handicaps lance un cri d’alerte !

22 Avril 2020
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Les associations du collectif Handicaps sont mobilisées pour faire face à la crise sanitaire en accompagnant les personnes en situation de handicap et leurs proches. Fin mars, les associations ont choisi d'alerter « avec force le gouvernement sur plusieurs inquiétudes qui prédominent à la fois chez les personnes en situation de handicap, les aidants et les professionnels ». « Le confinement plonge des personnes en situation de handicap et leurs familles dans un total isolement, de profondes difficultés voire des mises en danger. La continuité des soins – dont certains sont aujourd’hui déprogrammés – et de l’accompagnement à domicile est essentielle », note le collectif Handicaps. Il réaffirme que les « personnes en situation de handicap ne doivent pas se voir privées des soins récurrents dont elles ont besoin et qui demeurent nécessaires à leur santé et à celle de leurs familles », Par ailleurs, « le manque de solutions de répit (pour les aidants-es) va accélérer l’épuisement des familles : il est donc primordial de permettre aux structures médico-sociales de disposer de toutes les facilitations pour organiser dans la durée ces solutions de répit ». Le Collectif dénonce aussi le fait que « l’absentéisme induit par la progression de la contagion et le manque de matériel de prévention (masques, blouses, gants, gels, solutions…) fragilisent très concrètement les conditions de fonctionnement des établissements médico-sociaux, des services à domicile, des interventions des auxiliaires de vie des particuliers employeurs en situation de handicap, à un moment où le maintien de l’accompagnement, à domicile comme en établissement est essentiel pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Dans son communiqué, le Collectif Handicaps mentionne une « très forte inquiétude à l’idée d’un tri des patients à l’arrivée aux urgences et parfois en amont même par les services du 15 pour les personnes accueillies en établissement. Le gouvernement doit s’assurer que ce n’est effectivement pas le cas et rassurer les personnes ». Le Collectif formule trois urgences et demande aux pouvoirs publics leur prise en compte. Il s'agit d'abord d'assurer « la continuité et l’effectivité des droits des personnes notamment par un soutien renforcé des Maisons départementales des personnes en situation de handicap (procédures d’urgence, PCH…) et des informations accessibles à toutes les personnes en situation de handicap, en particulier les personnes aveugles. La communication sur la situation, les mesures de confinement et les dérogations ne sont pas aisées à comprendre et/ou à accepter pour les personnes déficientes intellectuelles ou présentant un handicap psychique sévère ». Autre point, le besoin d'accompagner « les personnes en situation de handicap et les familles à domicile : des personnes ne bénéficient déjà plus d’intervention d’une aide à domicile ou d’une continuité de soins indispensables (kiné, psychologue, soins hospitaliers, …). Des solutions de répit doivent être organisés pour éviter l’épuisement des familles » et enfin de « garantir la continuité des accompagnements en établissements : les associations gestionnaires sont dans l’impossibilité de fournir à leurs professionnels et à leurs usagers les équipements de protection indispensables. Il apparaît maintenant urgent que les pouvoirs publics mettent au point des plans d’actions régionaux spécifiques en appui des établissements et services médico-sociaux accueillant ou accompagnant des personnes en situation de handicap avec des protocoles de liaison et de prises en charge dans (ou en lien avec) les établissements de santé. La vague arrive et les plus grandes incertitudes pèsent encore sur les conditions effectives de prise en charge des personnes en situation de handicap ». Dans son communiqué, le Collectif rappelle que « l’État a pris des engagements forts pour assurer la sauvegarde des personnes handicapées en situation de risque et d’urgence humanitaire en ratifiant la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (…) Nous demandons instamment au gouvernement de créer sans délai les conditions de sécurité des personnes et de reconnaissance des professionnels pour que les unes et les autres puissent tenir décemment dans la durée ».