Le coût du VIH sur le travail se compte en milliards

8 Juin 2018
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Dans un rapport publié le 24 mai dernier, l’Organisation internationale du travail (OIT) a évalué le coût économique du VIH et de ses conséquences sur les travailleuses et travailleurs dans le monde. Selon l’agence : "Les pertes de revenus imputables au sida – résultant de la mort ou de l’incapacité à travailler – connaissent un recul substantiel depuis 2005, quand elles s’élevaient à 17 milliards de dollars, mais elles devraient encore atteindre 7,2 milliards de dollars en 2020", explique l’OIT. La tranche d’âge la plus touchée est celle des travailleurs et travailleuses quarantenaires. "C’est normalement l’âge où les travailleurs sont au sommet de leur vie productive. Ces morts sont totalement évitables avec la généralisation et l’accélération des traitements", déclare Guy Ryder, le directeur général de l’OIT. Ce sont bien sûr les effets de la maladie et les décès qu’elles provoquent en l’absence de traitement qui impactent le plus sur ce fardeau économique et social. Pour lutter contre cela, c’est donc l’accès aux traitements et à la connaissance de son statut sérologique que recommande Guy Ryder. Le rapport – L’impact du VIH et du sida sur le monde du travail : Estimations mondiales  – préparé en collaboration avec l’Onusida, étudie comment l’évolution de l’épidémie de sida et l’arrivée des thérapies antirétrovirales (ARV) ont impacté la main-d’œuvre mondiale. De 1,3 million de travailleurs et travailleuses emportés par la maladie, on devrait atteindre le chiffre de 420 000 en 2020. La tendance devrait se poursuivre, mais le seul développement des traitements antirétroviraux et leur accès ne suffira pas à en finir : "Le simple élargissement de l’accès aux traitements ne suffit pas. Les mesures de dépistage et de prévention du VIH doivent aussi être intensifiées si nous voulons mettre fin au sida. C’est l’évidence même sur le plan humain. Et c’est judicieux sur le plan économique". Un cercle vertueux, si tant est qu’il fallait encore un argument en faveur de la fin de l’épidémie.