Le Danemark étend son réseau de salles de consommation supervisée

10 Mai 2014
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Le Danemark compte parmi les pays qui ont opté pour la mise en place de salles de consommation supervisée de drogues et cela dès 2012. Il en existe maintenant dans chacune des grandes villes. "Avoir une salle de shoot, c'est accepter ce qui se déroule déjà", estime Rasmus Koberg Christiansen, à la tête de deux des trois salles de Copenhague, financées par l'Etat. "C'est reconnaître qu'il y a vraiment certaines personnes qu'on ne peut pas convaincre de faire une cure de désintoxication... pour le moment. Qu'est-ce qu'on fait d'eux ?", explique-t-il à l’AFP. L'approche suédoise diffère radicalement avec la tolérance zéro qui prévaut en Suède, où une personne consommatrice a de grands risques de se retrouver devant un tribunal. Résultat : la Suède compte l'un des plus bas taux de consommation de drogues, douces ou dures, en Europe, mais tout n’est pas si simple. Les partisans des salles de consommation supervisée argumentent qu'elles réduisent la consommation de drogue en public, les épidémies, ou le risque pour des enfants de jouer avec des aiguilles trouvées dans la rue. De plus, elles redonnent de la dignité aux consommateurs, en leur donnant accès à un environnement sûr et hygiénique. Elles semblent aussi empêcher les surdoses mortelles. Le Danemark en avait recensé 285 en 2011, et seulement 210 l'année suivante, son nombre le plus bas depuis 19 ans. A la différence d'autres pays, l'ouverture de ces salles au Danemark n'a pas provoqué de protestations des riverains. La police n'y entre jamais. Autre élément… Sur 150 surdoses enregistrées en un an et demi dans ces salles, aucune n'a été mortelle, d'après les statistiques officielles. Une salle de Copenhague a vu passer 2 400 usagers, avec 500 à 800 consommations quotidiennes, selon ces chiffres.