Le DDD encourage à saisir l'institution

8 Juillet 2020
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Mi-juillet, l’actuel Défenseur des droits, Jacques Toubon, achèvera son mandat de six ans. Le 1er juillet dernier, il a participé à sa dernière conférence de presse officielle. À cette occasion, il s'est inquiété du « non-recours » de nombreux-ses Français-es aux procédures garantissant leurs droits et les a encouragés-es à s'adresser à l'institution, indique l’AFP. L'autorité indépendante a vu le nombre de réclamations augmenter de 40 % pendant les six ans du mandat de Jacques Toubon, pour atteindre 103 000 dossiers en 2019. « Je voudrais que le Défenseur en traite 500 000 » par an, a dit Jacques Toubon, reprenant un vœu déjà formulé lors de sa nomination en 2014. Car « toutes les études démontrent que cette situation de l'accès aux droits est d'abord marquée par le non-recours », a-t-il rappelé, en expliquant, par exemple, que de nombreuses victimes de discriminations « ne font rien pour redresser la situation ». « C'est une situation très préoccupante car cela mine la cohésion sociale », a-t-il estimé. Pour Jacques Toubon, le travail du Défenseur des droits montre qu'il « n'y a pas de fatalité ». Sur plus de 400 000 réclamations traitées en six ans sous sa direction, l'institution a obtenu satisfaction dans « 70 à 80 % » des cas, a-t-il souligné. Lors de son mandat, Jacques Toubon a imposé une voix forte dans le débat public. Dénonçant régulièrement le recul des services publics, il également porté des critiques sévères sur la gestion des camps de personnes migrantes, le mauvais accueil des mineurs-es étrangers, ou la transcription d'une partie de l'état d'urgence dans la loi après la vague d'attentats qu'a connue la France. Il a également critiqué les contrôles aux faciès et réclamé très tôt l'interdiction des lanceurs de balle de défense (LBD) dont l'utilisation a fait polémique. « Je n'ai connu aucune tentative de mettre en cause notre indépendance », a constaté celui qui fut l'ancien ministre de la Justice de Jacques Chirac. « L'institution a fonctionné comme la Constitution le voulait ». Emmanuel Macron a choisi l’ancienne journaliste et actuelle présidente d’ATD Quart monde, Claide Hédon, pour lui succéder.