Le DDD toujours plus sollicité en 2017

17 Avril 2018
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En 2017, les saisines du Défenseur des droits, dont les missions se sont étendues à la protection des lanceurs d'alerte, ont augmenté, selon un rapport publié le 11 avril dernier. Avec plus de 140 000 demandes d'intervention, près de 94 000 dossiers de réclamations et quelque 51 000 appels aux plateformes de conseil, les réclamations auprès du Défenseur des droits, Jacques Toubon, ont connu une hausse de 7,8 % en un an, et de 17,3 % depuis 2015, selon le dernier rapport de l’institution. "Replis identitaires, relégations sociales, culturelles et économiques, des discriminations continuent : les maux de la société sont nombreux", a souligné Jacques Toubon, interviewé sur France Inter à l’occasion de la publication de ce rapport. "Le pays souffre d'un retrait des services publics", a-t-il estimé, relevant que "l'accès au droit semble plus difficile, plus complexe et plus rare" dans certaines régions françaises. La dématérialisation des documents et l'usage devenu indispensable d'Internet pour les démarches administratives, ne sont pas suffisants pour pallier la fermeture des services publics, constate l’institution. Le Défenseur des droits s'alarme donc dans son rapport de la "marginalisation probable des personnes les plus vulnérables touchées par la fracture numérique". "A l'heure du digital et du numérique, nombre de nos concitoyens sont "perdus" dans leurs démarches", explique, dans le document, Bernard Luminet, un des délégués rattachés au Défenseur des droits. "Plus de huit millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté dont trois millions d'enfants", a rappelé Jacques Toubon sur France Inter. Dans l’édito du rapport, Jacques Toubon explique que "le recours au Défenseur des droits, quoique très inférieur à l’ampleur des défaillances et des discriminations, constitue un symptôme évident des maux collectifs dont souffrent des millions de personnes vivant en France, celles qui ont le sentiment que la République, son service public, ses lois, ses droits, ne bénéficient pas également à toutes et à tous (…) Combien ne connaissent plus la considération et n’ont plus guère le souci de la dignité égale de tous les individus. Notre pays préfère la distinction à l’intégration, la concurrence à l’inclusion ; la pétition de l’universalité continue d'adorner les estrades publiques, mais la réalité des politiques la compromet chaque jour un peu plus".