Le GBL préoccupe

1 Mai 2018
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L'engouement pour le GBL, drogue proche du GHB, à l'origine de plusieurs comas cette année, inquiète les autorités de police et de santé et le milieu de la nuit parisienne. Euphorie, désinhibition, sentiment de bien-être, intensification des perceptions : depuis quelques années le GBL (gamma-butyrolactone) est détourné à des fins récréatives de son usage originel de solvant industriel, explique l’AFP (17 avril). Contrairement au GHB surnommé "la drogue du violeur", le GBL n'est pas sur la liste des stupéfiants, même s’il est interdit à la vente et à la cession au public depuis 2011. Le mécanisme est  assez simple : une fois dilué dans de l'eau et ingéré, le produit est transformé en GHB par l'organisme. A trop fortes doses, et/ou consommé avec de l'alcool, c'est un sédatif et dépresseur respiratoire. Il peut entraîner une perte de conscience, communément appelée "G-hole", jusqu'au coma voire au décès. Le GBL n'est pas nouveau en France, "consommé depuis des années par la communauté gay, qui connaît bien ce produit", explique Nicolas Buonomo, coordinateur de Fêtez Clairs, à l’AFP.  Selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), "depuis environ deux ans, le GHB/GBL connaît une nouvelle diffusion dans les clubs". Son usage "concerne aujourd'hui une population mixte (filles et garçons) et de plus en plus jeune (17-25 ans)", précise l'Observatoire. "Des nouveaux usagers qui n'ont qu'une faible connaissance du produit et des risques". Le nombre de comas signalés a doublé entre 2014b et 2017, selon l’OFDT. "Nous sommes sur un rythme de 50 à 100 comas par an" pour 2018, indique le préfet de police de Paris, contre dix "il y a deux ou trois ans". "Ce qu'il faut, c'est rappeler que les dosages [doivent être] précis, et qu'en cas de surdose ou de mélange avec l'alcool, cette drogue ne pardonne vraiment pas", insiste l’association de RDR Techno+.