Le Groupe sida Genève plaide pour le générique de Truvada

6 Février 2018
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Le 25 janvier dernier, le Groupe sida Genève a interpellé le conseiller fédéral Alain Berset sur l’impact du monopole des détenteurs de brevets pharmaceutiques sur la santé publique en Suisse, notamment dans le cadre des traitements anti-VIH. Dans son communiqué, le Groupe sida Genève rappelle que l’Organisation mondiale de la santé recommande, depuis 2014, la prophylaxie pré-exposition (Prep) comme un outil efficace de prévention (…) dans tous les pays du monde". "Aujourd’hui, la Prep est autorisée et remboursée par les systèmes de soins en Belgique, en Ecosse, en France, au Portugal, aux Etats-Unis, en Colombie-Britannique (Canada), au Kenya et au Botswana". En Suisse, Truvada (Gilead), le médicament utilisé dans la Prep) coûte 900 francs suisses (environ 766 euros) pour 30 comprimés. Or, note le Groupe sida Genève, "les versions génériques de ce médicament pourraient être disponibles aujourd’hui dans nos pharmacies à un dixième de ce prix, mais restent interdits de commercialisation en Suisse du fait du monopole du laboratoire pharmaceutique Gilead Sciences sur les produits à base de ténofovir DF/emtricitabine". Le 25 juillet 2017, le brevet sur le Truvada a pris fin dans de nombreux pays, permettant par là même un accès abordable à la Prep, indique le Groupe sida Genève, alors qu’en Suisse, "l’extension de brevet accordée par l’institut fédéral de la propriété intellectuelle a été confirmée par le Tribunal fédéral des brevets, préservant ainsi le monopole de Gilead". "En Suisse, le coût pourrait passer de 900 francs à 100 francs si le traitement générique était autorisé !" L’association avance aussi que la baisse du prix du Truvada "permettrait une diminution des coûts des trithérapies qui représentent plus de deux tiers (CHF 20 000) du coût annuel de prise en charge des personnes vivant avec le VIH". Dans son communiqué, le Groupe sida Genève "déplore que ces génériques restent interdits de commercialisation en Suisse du fait du monopole du laboratoire pharmaceutique Gilead (…) sur les produits à base de ténofovir DF/emtricitibine et qui seul peut commercialiser son produit de marque Truvada". "Les coûts de la santé dans notre pays explosent, les prix des médicaments atteignent des sommets inégalés et les primes d’Assurance maladie grimpent au-delà des moyens financiers d’une part importante de la population. Les stratégies actuelles des autorités suisses ne suffiront ni à baisser les coûts de la prise en charge d’une personne vivant avec le VIH, ni à relancer la baisse des nouveaux diagnostics en Suisse" rappelle-t-il. "Afin de pouvoir mettre un terme à l’épidémie du VIH/sida et de garantir l’accès durable à une prévention et à des traitements efficaces, appropriés et économiques, le Groupe sida Genève demande que la [Prep] à base de médicaments génériques autorisés par un État ayant institué un système de mise sur le marché équivalent à celui de la Suisse, soit dès à présent remboursée par l'assurance obligatoire des soins". Cette demande a été adressée au conseiller fédéral Alain Berset chargé de la santé. Il a été élu en décembre 2017 président de la Confédération helvétique pour l’année 2018.

Commentaires

Portrait de sonia

On ne connaît pas la durée de l'exclusivité de gilead en suisse, alors que le brevet a pris fin dans d'autres pays dont la France.

Refuser le generique truvada, Serait ce un moyen pour contenir la misère hors frontières helvétiques ? 

Pour limage de la confédération ( et son calvinisme protestant attaché), il ne serait pas bon d'afficher une Prep au rabais dans le paradis fiscal du pays de Heïdi !

Ça pourrait attirer de nouvelles cibles , pauvres et étrangères.