Le message de l’Inter-LGBT

1 Décembre 2021
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À l’occasion du 1er décembre, l’Inter-LGBT a rendu hommage aux combattants-es de la lutte contre le sida et aux personnes qui en ont été victimes depuis les débuts de l’épidémie. « Bien sûr, l’arrivée des trithérapies au milieu des années 90 fut une victoire incontestable contre le VIH. Les traitements ont ouvert aux malades un horizon de vie jusque-là interdit. Pour autant, faut-il considérer que nous en avons fini avec ce virus ? Faut-il se satisfaire de ce statu quo qui a fait basculer le VIH de maladie mortelle à maladie chronique ? », s’interroge l’Inter-LGBT. « Si nous saluons l’inauguration d’une place à Paris, qui rend enfin hommage à toutes celles et tous ceux dont le parcours de vie s’est écrit ou s’écrit en entremêlant ses lignes à celle de la maladie, nous ne pouvons concevoir que cela en constitue un épilogue symbolique », souligne le collectif dans son texte. Et d’expliquer : « Non, remporter une bataille ce n’est pas gagner le combat et si ses contours revêtent un visage moins mortifère, le VIH n’en reste pas moins un redoutable adversaire. Croire que nous en avons fini avec le VIH-sida, c’est ignorer que celui-ci, comme toutes les maladies transmissibles, se nourrit des exclusions, stigmatisations, ignorances ainsi que de l’austérité budgétaire ». C’est l’occasion pour le collectif de dresser le bilan (critique) du président sortant. « Les cinq années de présidence d’Emmanuel Macron ont encore dégradé la situation, tant en termes de moyens que d’exclusion des populations vulnérables », tout particulièrement les personnes étrangères. « Comme toute crise sanitaire, le VIH a été et continue d’être un révélateur des failles de nos sociétés, de nos systèmes et des inégalités qu’elles peuvent engendrer. La Covid n'a fait qu'amplifier ce constat de carences de l'État, laissant sur le bas-côté les personnes trans, les travailleurs-ses du sexe et les usagers-ères de drogue, déjà en prise avec le VIH et dont la survie n'a reposé que sur des initiatives communautaires. Si, en France, le VIH-sida n’est plus prioritairement un combat pour la vie, il reste un combat démocratique, moral et politique », analyse le collectif. Et de conclure : « Nos associations construisent chaque jour des réponses inventives et efficaces pour toucher les publics-cibles, tant en matière de prévention, de diagnostic, de prise en charge et de construction de parcours de vie. Nous avons les idées, mais l’accès aux moyens financiers, humains et matériels est de plus en plus complexe. Nous avons les idées, nous voulons les moyens. Nous ne pouvons-nous substituer à une mort physique une mort sociale. Nous ne pouvons pas nous résoudre à invisibiliser les personnes séropositives ».