Le message de l’Onusida

1 Décembre 2022
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« Aujourd’hui, souvenons-nous des plus de 40 millions de vies perdues à cause du sida. C’est aussi le moment de faire le point sur la riposte au sida et de nous engager à mettre fin au sida ». C’est par ces mots que Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida, a ouvert son message à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022. Ce message avait vocation à accompagner un nouveau rapport de l’institution onusienne qui « fera date » selon la formule de Winnie Byanyima. Il a pour titre : « Inégalités dangereuses ». Avec ce nouveau rapport, l’Onusida entend attirer « l’attention du monde entier sur une réalité difficile : notre retard actuel pour mettre fin au sida d’ici 2030, retard imputable aux inégalités ». Dans son message, la directrice exécutive de l’Onusida a mis en avant le fait de « pousser pour l’égalité des femmes et des filles pour réduire leurs risques de VIH ».  « En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes ont trois fois plus de risques d’être infectées par le VIH que les garçons et les hommes du même âge. Ce constat incombe aux inégalités », a –t-elle avancé ; un message qu’elle s’efforce de rappeler chaque année. Autre point récurrent de ses interventions, la volonté de « pousser pour l’égalité en faveur des personnes marginalisées ». Et Winnie Byanyima d’expliquer : « La discrimination à l’encontre des personnes marginalisées nuit à la riposte au VIH. De manière générale, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont 28 fois plus de risques de vivre avec le VIH. Ce risque est 35 fois supérieur pour les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, 30 fois supérieur pour les travailleurs et travailleuses du sexe et 14 fois supérieur pour les femmes transgenres ». Dans son message, elle a aussi indiqué que la « décriminalisation facilite l’accès aux services. La décriminalisation sauve des vies » ; un message qui ne passe pas chez les gouvernants-es, un peu partout dans le monde. Et pourtant, des exemples montrent bien ce qui se passe lorsque des droits existent et quand des droits manquent. Ainsi, en Afrique du Sud, où les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont légales, les gays sont 60 % plus susceptibles de vivre avec le VIH, mais ce chiffre monte à 240 % en Ouganda où l’homosexualité est encore criminalisée. Un autre exemple, ailleurs dans le monde : en Thaïlande, où les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont légales, les gays sont 11 fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les autres hommes. Ce risque est 72 fois plus important en Malaisie où l’homosexualité est criminalisée. Et des exemples, il en existe d’autres. Dans son message, la responsable a tenu à réaffirmer cette évidence : « Nous ne mettrons pas fin au sida si ce n'est pour tout le monde ».