Le président du Guatemala veut légaliser la drogue

1 Mai 2012
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Méconnu en France, Otto Perez, président du Guatemala, a lancé samedi 7 avril dans le quotidien britannique "The Guardian" un appel à la dépénalisation des drogues comme "alternative" pour lutter contre la violence qui déferle sur l’Amérique centrale. Le président Perez fait le constat que "la consommation et la production de drogue sont toujours plus importantes" malgré des années de lutte gouvernementale, il en appelle donc à  "abandonner toute position idéologique, que ce soit celle de la prohibition ou de la libéralisation" et à "lancer un vaste dialogue international basé sur une approche pragmatique : la régulation du marché de la drogue". Ancien militaire, le président guatémaltèque affirme dans son appel qu’il est aujourd'hui "impossible de mettre fin au marché de la drogue, mais qu'il est certainement possible de le réguler, comme nous avons pu le faire pour l'alcool ou le tabac". Argument intéressant, Otto Perez souligne que "le fait que les drogues sont mauvaises pour la santé n'est pas une raison suffisante pour les interdire", dans la mesure où "tout le monde sait que l'alcoolisme ou le tabagisme font plusieurs milliers de morts chaque année dans le monde", et que "personne n'a jamais proposé d’interdire les plantations de sucre de canne, de pommes de terre ou d'orge, même si elles servent à la production de rhum, de vodka et de bière". Que propose le président du Guatemala ? Rien moins qu’une révolution : "La consommation, la production et le trafic de drogue [doivent faire] l'objet de mesures internationales de régulation, ce qui signifie que la consommation et la production devraient être légalisées mais dans un certain cadre et sous certaines conditions". Cet engagement présidentiel fait suite aux conclusions d’un rapport rendu public à l'été 2011, dans lequel de nombreuses personnalités (intellectuels, anciens présidents latino-américains, diplomates, etc.) affirmaient que "la lutte mondiale contre les drogues a échoué" et suggéraient de "mettre fin à la criminalisation" des consommateurs.