Le prix de l’insuline pour exemple

14 Avril 2022
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Bras de fer. Même dans un  pays riche qui ne croît qu’à la loi du marché, pafois, on sent que les bornes sont dépassées et qu’il est temps que le législateur reprenne la main. La Chambre des représentants américaine a voté jeudi 31 mars un texte qui, s’il passe ensuite l’épreuve du Sénat, réduira drastiquement le prix de l’insuline pour les Américains-es, ceux et celles-ci payant bien plus cher qu’ailleurs cette hormone vitale pour des millions de personnes diabétiques, explique l’AFP. Le projet de loi propose de réduire à un maximum de 35 dollars par mois le prix payé par les 7,4 millions d’Américains-nes qui en ont besoin pour traiter leur diabète. Ils-elles payent actuellement environ huit fois plus cher que dans les autres pays riches, selon une étude de 2020 commandée par le gouvernement. « C’est un problème du quotidien, de savoir si les gens pourront payer leurs factures. Et c’est, pour nous, un pas vers la possibilité (pour le gouvernement) de négocier à la baisse le coût de médicaments au-delà de l’insuline », a expliqué la patronne des élus-es démocrates de la Chambre, Nancy Pelosi. Le texte a été adopté par 232 voix contre 193, certains-es élus-es républicains-nes s’étant joints-es à leurs collègues démocrates pour soutenir cet effort. « Ce traitement est libre de tout brevet depuis bien longtemps, mais son prix est toujours quatre, cinq, six, sept, dix fois plus élevé que son coût de production. Nous devons faire quelque chose », avait martelé, quelques jours auparavant, un membre de la direction des Démocrates à la Chambre, Steny Hoyer. Le texte prévoit de plafonner le coût via les assurances santé privées, pour une entrée en vigueur progressive entre 2023 et 2024. Une telle mesure devait faire partie du vaste plan de réforme du président Joe Biden, « Build Back Better », abandonné par l’exécutif faute de majorité suffisante au Congrès. Cette initiative est donc vue par les Démocrates comme une façon de montrer leur capacité à mener des réformes, à quelques mois des élections de mi-mandat prévues en novembre, et notamment sur le coût de la santé aux États-Unis, le plus important des pays industrialisés avec environ 11 000 dollars dépensés par an et par habitant-e. Des recherches ont montré que plus d’un quart des Américains-es avec un diabète de type 1 ont dû réduire leur utilisation d’insuline pour des raisons financières. Une enquête parlementaire, publiée en décembre, a montré que l’industrie pharmaceutique avait, sur les 12 médicaments étudiés, augmenté les prix à plus de 250 reprises depuis 2016, pendant que les revenus de leurs dirigeants-es totalisaient 800 millions de dollars.