Le racisme se porte bien

25 Février 2023
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Sans appel. Selon un sondage réalisé par l'institut Ipsos pour le Conseil représentatif des associations noires (Cran), dont les résultats ont été publiés mardi 14 février par Le Parisien et présentés le 5 février à l’Assemblée nationale, plus de neuf Français-es noirs-es ou métisses sur dix (91 %) disent avoir été, au moins une fois, victimes d'une discrimination à caractère ethnique, indique l’AFP. Dans le détail, une personne interrogée sur quatre (25 %) dit en être victime « souvent », quand près d'une personne sondée sur deux (44 %) dit en être victime « de temps en temps ». En 2007, dans une autre étude commandée par le Cran, 56 % des personnes noires disaient avoir été touchées, au moins une fois au cours de leur vie, par des « actes racistes ». Ce nouveau sondage indique que les faits de discrimination ont principalement lieu dans l'espace public (41 %), puis dans le lieu de travail (31 % des personnes noires ou métisses se disent concernées) et dans les magasins (21 % des sondés-es concernés-es). « Il y a aujourd'hui une libération de la parole raciste et une augmentation des idées extrémistes. Nous avons voulu, avec cette étude, essayer de mesurer le phénomène. Résultat : il est massif », estime le président et fondateur du Cran, Patrick Lozès. Et ce phénomène touche hélas toutes les sphères. Ainsi, 14 % des personnes noires  et métisses expliquent avoir été victimes d'une discrimination à caractère racial à l'école et à l'université. Par ailleurs, 12 % des sondés-es indiquent en avoir été victimes dans le cadre de leurs loisirs, indique l’AFP. Comme se manifeste ce racisme au quotidien ? Pour près de six personnes noires sur dix interrogées (58 %), cela s'illustre par des « attitudes dédaigneuses, méprisantes ou irrespectueuses ». Ce racisme intervient souvent lors de la recherche d'un emploi, rapporte l'étude : 53 % des sondés-es ont des « difficultés à décrocher un entretien », 49 % essuient des « refus d'embauche » ou « de promotion ». De plus, 33 % des personnes sondées estiment faire face à des « difficultés d'accès aux soins ».