Le risque d’émergence de nouveaux virus

29 Avril 2014
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L’épidémie de VIH n’est pas seulement une épidémie historique et vieille du début du 20ème siècle, mais bien une épidémie contemporaine, avec des virus chez les singes transmis à l’homme et ensuite recombinés en virus humain. Même si aucune épidémie semblable à celle du VIH ne semble émerger de nouveau, les conditions sont réunies pour que de nouveaux virus humains émergent. Il y aurait donc une nécessité à maintenir la surveillance épidémiologique dans les régions clés du centre de l’Afrique. Deux exemples d’études présentées à l’AFRAVIH viennent confirmer ce besoin de surveillance. Tout d’abord en République Démocratique du Congo. Il existe une exposition continuelle des humains aux singes dans certaines régions que ce soit le fait de la chasse, de la viande de brousse ou des morsures. L’identification récente de nouveau rétrovirus chez les singes de ces régions et l’étude d’échantillons de sang chez les animaux et aussi chez les humains très en contact (chasseurs, personnes qui ont été mordues…) ont montré des cas de transmission de virus comme le SIV et le HTLV. L’étude conclut que le risque de développement épidémique est faible en raison de l’enclavement même de ces régions, mais l’investigation doit être poursuivie dans les régions de conflits, les régions minières, etc. Une autre étude a été conduite dans le sud du Cameroun, qui est une zone où l’infection au VIH augmente très fortement, où la viande de brousse est consommée, et où l’activité humaine est importante (zone d’exploitation du bois, grandes compagnies forestières, etc.). La prévalence du VIH y est deux fois supérieure à la moyenne nationale (entre 5 à 9 % versus 4 %). L’étude montre des transmissions des virus SFV, SIV et HTLV. L’étude conclut, quant à elle, au risque d’émergence de nouveaux virus humains dans un contexte de forte prévalence du VIH et au besoin de surveillance épidémiologique.