Le TRT-5 CHV condamne Theratechnologies

8 Juin 2022
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Dans un communiqué publié le 30 mai, le collectif TRT-5 CHV condamne le laboratoire canadien Theratechnologies suite à l’annonce, le 27 avril dernier, du retrait de Trogarzo du marché européen. Trogarzo (ibalizumab) est un anticorps monoclonal qui est indiqué en association avec d’autres médicaments antirétroviraux, dans le traitement de l’infection par le VIH multi-résistant chez les adultes pour lesquels il n’est autrement pas possible d’établir un schéma de traitement antirétroviral suppressif. Ce traitement efficace sur la durée est autorisé aux États-Unis depuis mars 2018. « Cette nouvelle intervient dans un contexte d’inquiétude quant à la prise en charge des personnes vivant avec un VIH multirésistant. Devant la brutalité de cette décision, le collectif TRT-5 CHV exprime sa colère et son incompréhension. L’indisponibilité de Trogarzo en France risque d’aggraver l’état critique dans lequel elles se trouvent alors que leurs parcours de vie et de soins sont déjà très difficiles », déplore le collectif. Le TRT-5 CHV pointe du doigt les exigences financières de Theratechnologies : « Selon nos informations, le laboratoire souhaitait obtenir un prix facial à plus de 100 000 euros par an, soit 2,5 fois plus cher que le traitement de dernier recours le plus récent. Pour rappel, le coût annuel d’une trithérapie classique se situe en moyenne autour de 7 000 euros par an ». Que va-t-il advenir des personnes qui bénéficient de Trogarzo en accès précoce ? « À ce jour, malgré ses sollicitations, le collectif n’a obtenu aucune garantie concrète de la part de Theratechnologies quant au maintien de l’accès au Trogarzo pour les personnes actuellement sous traitement, comme pour celles qui pourraient en bénéficier dans le futur », constate le TRT-5 CHV. Et le collectif d’ajouter avec ironie : « Qu’on se rassure néanmoins (sic), Theratechnologies conclue son communiqué de presse en apaisant les possibles inquiétudes de ses actionnaires sur l’impact financier de son retrait du marché. Une courtoisie que l’on aurait pu attendre pour les personnes dont la santé dépend de ce traitement ! ».