Le vaccin HPV recommandé aux garçons

24 Décembre 2019
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Le vaccin contre les HPV (papillomavirus humains), déjà recommandé pour les filles, le sera désormais aussi pour les garçons de 11 à 14 ans, afin de lutter contre ces virus sexuellement transmissibles responsables de cancers du col de l'utérus, a annoncé le ministère de la Santé (16 décembre). La Haute autorité de santé (HAS) a publié « ce jour » une recommandation « visant à étendre aux jeunes garçons la vaccination contre les papillomavirus humains » (HPV), et le ministère « souhaite que cette recommandation soit intégrée dans le calendrier des vaccinations 2020 pour une mise en œuvre d'ici l'été », a-t-il annoncé dans un communiqué. La vaccination contre les HPV était jusqu'à présent recommandée chez les jeunes filles de 11 à 14 ans révolus (avec un rattrapage jusqu'à 19 ans), les personnes immunodéprimées et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu'à 26 ans.  La HAS avait publié, fin octobre, un « projet d'avis » favorable à une extension aux jeunes garçons, qui avait été soumis à une consultation publique pendant quatre semaines auprès des professionnels-les de santé et des associations concernées. Dans son avis définitif, l'autorité confirme sa conclusion, estimant que « l'élargissement de la vaccination anti-HPV aux garçons permettrait, sous réserve d'une couverture vaccinale suffisante, de freiner la transmission au sein de la population générale, et ainsi de mieux protéger les garçons et les hommes quelle que soit leur orientation sexuelle, mais aussi de mieux protéger les filles et les femmes non vaccinées ». « Dix ans après les premières recommandations, la couverture vaccinale reste très insuffisante au regard des objectifs fixés par le Plan Cancer : 24 % de femmes vaccinées selon le schéma complet et environ 15 % des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes pour un objectif de 60 %. Or la vaccination est le meilleur moyen de lutter contre ces virus, à l’origine de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers par an », note la HAS dans son communiqué. Les infections sexuellement transmissibles liées à ce virus peuvent provoquer des années plus tard des cancers chez les femmes comme chez les hommes, du col de l'utérus, du vagin, du pénis, de l'anus, voire de la gorge en cas de rapports sexuels bucco-génitaux. Environ 1 750 nouveaux cas de cancers causés par le HPV surviennent chaque année en France chez des hommes, et 4 580 chez des femmes. Certains pays, comme les Etats-Unis, recommandent déjà que tous les préadolescents soient vaccinés contre les HPV avant d'y être exposés, à l'âge de 11 ou 12 ans. La commission technique de la vaccination entamera prochainement des travaux pour redéfinir les modalités du rattrapage vaccinal, pour les filles comme pour les garçons, dans un contexte d’évolution des connaissances et de possibles tensions d’approvisionnement en vaccins au niveau mondial.