Le VIH stable en Europe de l'Ouest, en hausse en ex-URSS

10 Décembre 2014
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Les contaminations par le VIH progressent fortement en Russie et dans les anciennes républiques soviétiques depuis dix ans alors qu'elles stagnent en Europe de l'Ouest, ont annoncé (26 novembre) l'agence européenne de surveillance des maladies infectieuses et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), indique l’AFP. "L'épidémie de VIH continue à se répandre en Europe depuis 2004 malgré des avancées dans les traitements médicaux et de nouvelles options de prévention", ont écrit dans un rapport annuel le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (CEPCM) et l'OMS. En additionnant les pays européens (Turquie comprise) et ceux de l'ex-URSS, le nombre de cas déclarés a bondi de 80 % en 2013 par rapport à 2004. La situation est cependant très contrastée selon les régions. Plus de trois quarts des diagnostics de 2013 (105 000 sur 136 000) ont été faits dans les ex-républiques soviétiques, et plus de la moitié en Russie (près de 80 000). Ce pays est celui où le taux d'infection est de loin le plus élevé (55,6 pour 100 000 habitants), devant l'Ukraine (39,4) et l'Estonie (24,6), seule ex-république soviétique à réussir à le faire diminuer. En Arménie et en Azerbaïdjan, il a quadruplé en dix ans. Dans l'ex-URSS, la progression de l'épidémie est principalement due à des transmissions entre hétéros et personnes consommatrices de drogues. Relevant que deux tiers des usagers de drogues contractant le VIH ne l'apprennent que tardivement, les auteurs du rapport ont préconisé des campagnes de tests chez les utilisateurs de drogues par injections. La situation est différente en Europe de l'Ouest, où le nombre d'infections au VIH en 2013 était quasiment identique à celui enregistré en 2004. Dans l'Union européenne, les transmissions entre hétéros ont chuté de 60 %, mais ont augmenté d'un tiers chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. "En se penchant sur nos chiffres, on voit clairement" que dans l'Union Européenne, "les populations risquant le plus le VIH ne font pas l'objet d'une approche suffisamment efficace" en matière de prévention, a déploré le directeur du CEPCM (Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies), Marc Sprenger, faisant allusion aux homosexuels et aux personnes consommatrices de drogues. Ces données portent sur 53 pays, soit une population de près de 900 millions de personnes, où 36 % des personnes touchées par le VIH sont des trentenaires.