L’efficacité du préservatif contre le VIH estimée à 70 % chez les gays

22 Février 2015
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Des chercheurs travaillant pour les CDC américains (Centres de prévention et de contrôle des maladies) ont révélé une estimation globale du niveau de protection du préservatif pour les rapports anaux entre hommes. Utilisée de façon régulière, la capote empêcherait sept contaminations sur dix (70,5 %) par sodomie. Ce chiffre estimé n’est pas nouveau et avait déjà été présenté lors d’une conférence en 2013, rapporte le site aidsmap. De plus l’analyse, se fonde sur les conditions réelles et non optimales d’utilisation, ce qui diminue certainement son pourcentage de protection. Mais elle a l’intérêt de comparer l’efficacité, via le nombre de nouvelles contaminations, entre des gays qui déclarent mettre un préservatif régulièrement et ceux qui indiquent ne pas l’avoir utilisé dans les derniers mois. Plus intéressant, ce chiffre de 70,5 % recoupe le résultat de deux larges études anciennes (1998 à 2001), les dernières en date à s’être penchées dans leurs données sur la question du préservatif. L’une, VAX 004, portait sur l’efficacité d’un vaccin, l’autre EXPLORE, sur une offre de prévention de type comportementale. EXPLORE tombait sur le chiffre de 86 % quand VAX 004 évaluait l’efficacité de la capote à 61 %. Mieux encore, la dernière étude qui s’intéressait spécifiquement au niveau de protection du préservatif, datant de 1989, donnait le même taux de 70 %. Comme l’explique Aidsmap, l’article publié par les CDC met en avant deux autres constats importants : l’usage du préservatif n’a pratiquement pas eu d’impact parmi les participants déclarant l’utiliser "quelquefois". Ce qui ne veut pas dire que l’outil préservatif ne marche seulement que lorsqu’il est toujours utilisé. La notion de "quelquefois" étant floue, il est seulement prouvé qu’il existe un taux d’utilisation "seuil", entre 0 et 100 %, à partir duquel le préservatif devient efficace ou non. Seconde leçon, seuls 13 % des hommes interrogés ont déclaré n’avoir jamais oublié de mettre un préservatif au cours des trois années précédentes et seulement 4,4 % n’en ont jamais utilisé durant la même période. "Ainsi, le comportement le plus régulier sur le long terme a été l’usage irrégulier du préservatif", conclut l’article d’aidsmap.