L'éléphantiasis augmenterait le risque d'infection VIH

7 Septembre 2016
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Les personnes infectées par un vers parasite répandu, à l'origine d'éléphantiasis, le symptôme d’une maladie tropicale très invalidante (elle fait augmenter de façon anormale certaines parties du corps), auraient deux fois plus de risque de contracter le VIH, selon une étude publiée le 3 août dans la revue scientifique "The Lancet". Le parasite est transmis par les moustiques. La maladie sévit notamment dans plusieurs régions d'Afrique où les taux d'infection à VIH sont élevés. Elle est également présente en Asie, dans le Pacifique occidental, et certaines parties d'Amérique du Sud et des Caraïbes, selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), détaille l’AFP. L'étude, réalisée entre 2006 et 2011, a porté sur 2 699 habitants d’un quartier d’une ville de Tanzanie. La maladie en question, la filariose lymphatique affecte une personne sur quatre dans ce pays, et a longtemps été soupçonnée d'être un des facteurs déterminants de l'épidémie du VIH en Afrique sub-saharienne. Les participants ont été examinés chaque année sur une période de cinq ans - et divers échantillons (sang, urine,  etc.) ont été recueillis pour des tests destinés à déceler une infection par le VIH, le parasite ou d'autres éventuels agents infectieux (tuberculose, paludisme...). Des entretiens ont été conduits pour déterminer si l'activité sexuelle des participants avait accru leur risque de contracter le VIH. Les chercheurs ont constaté que les gens porteurs du parasite étaient deux fois plus susceptibles d'avoir également le VIH. L'impact était plus élevé chez les adolescents et les jeunes adultes. Les chercheurs admettent qu'il s'agit là d'une corrélation et non d'un lien de cause à effet prouvé. Les chercheurs rappellent que d'autres infections, en particulier génitales (chlamydia, herpès, syphilis) sont connues pour augmenter la susceptibilité de contracter le VIH. Dans la revue "The Lancet", Jennifer Downs et Daniel Fitzgerald (université Cornell, New York), soulignent la nécessité de faire des essais pour évaluer l'effet du traitement de cette maladie tropicale sur l'incidence (nouveaux cas) d'infection VIH dans les communautés concernées.