Les consommateurs de drogues injectables ne doivent pas être laissés de côté

5 Janvier 2015
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De nouveaux appels à renouveler les efforts pour la réduction de la transmission du VIH et de l'hépatite C chez les personnes consommatrices de drogues par injection ont été lancés, début décembre 2014, à l’occasion d’une réunion du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA. Parmi les intervenants, Ruth Dreifuss, ancienne Présidente de la Confédération helvétique, membre de la Commission mondiale sur la Politique des drogues, Efi Kokkini, Présidente de l'Union grecque des usagers de drogues et de produits de substitution, ainsi que des représentants des Etats membres des Nations Unies et d'organisations telles que l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, l'Organisation mondiale de la Santé et la Banque mondiale. Lors de cette réunion et selon un communiqué de l’ONUSIDA, les "principaux problèmes associés au VIH et à la consommation de drogues injectables ont été soulevés, en particulier les opportunités et les obstacles à la mise en œuvre de stratégies de réduction des risques". Des exemples présentés par plusieurs pays ont mis en avant des partenariats entre les gouvernements et la société civile qui ont donné des résultats positifs dans la réduction de la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectables. "Nous devons examiner ce qui a échoué et ce qui peut être fait différemment", a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé. "Parvenir à l'objectif 90-90-90 ne sera pas possible sans réduire les nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables". Dans le cadre de sa contribution au débat, Ruth Dreifuss a estimé que la politique internationale de lutte contre la drogue sur plusieurs décennies avait échoué. Elle a déclaré qu'il fallait repenser de façon radicale les politiques et bâtir des solutions pratiques qui respectent les droits humains et donnent des moyens aux personnes les plus touchées. Le milieu carcéral est particulièrement significatif dans le problème du VIH et de la consommation de drogues. Dans certains pays, la prévalence du VIH chez les personnes détenues peut être 50 fois supérieure à celle au sein de la population générale, et la consommation de drogues injectables reste un problème constant dans les établissements pénitentiaires. On estime actuellement le nombre de consommateurs de drogues injectables à près de 12,7 millions dans le monde, dont environ 1,7 million vivraient avec le VIH.