Les femmes réclament la Prep

8 Mars 2020
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« Plus d’un tiers des découvertes de séropositivité, chaque année en France, concerne les femmes », rappelle AIDES dans un communiqué. « Parce que biologiquement plus vulnérables au virus que les hommes, mais aussi et surtout en raison des inégalités de genre, des violences sexistes et sexuelles et des conditions de vie précaires auxquelles de très nombreuses femmes sont exposées dans notre société », avance l’association. « Parmi elles, et ce dans l’indifférence générale, les femmes migrantes, les travailleuses du sexe, les usagères de drogues et les femmes trans sont en première ligne quand on parle de risque d’infection à VIH/sida ». Pourtant, note l’association, « des réponses existent, dont la Prep ». « Ce traitement préventif contre le VIH fonctionne aussi pour les femmes ! Il est plus que temps que les autorités de santé publique s’investissent pour promouvoir et rendre accessible cet outil afin de donner aux femmes les moyens de se protéger et de reprendre le pouvoir sur leur prévention », exige l’association. Alors que les « femmes issues de certains groupes de population sont en droit d’y accéder, seules 3 % des personnes sous Prep aujourd’hui sont des femmes », déplore AIDES. « Et pour cause, aucune campagne nationale d’information sur la Prep à destination des femmes les plus exposées au VIH  (femmes migrantes, les travailleuses du sexe, les usagères de drogues et les femmes trans) », n’a été faite par les autorités. De plus, « les professionnels-les de santé manquent (…) encore cruellement d’information sur le sujet pour participer à son déploiement (…) Combien de femmes répondant aux critères d’obtention se sont vues refuser la Prep pour ces raisons ? » Et l’association de conclure : « Comme souvent seules les associations de terrain comme AIDES sensibilisent, informent et accompagnent ces populations les plus précaires dans le choix le plus adapté à leur prévention mais cela ne suffit pas (…) Ne pas informer les femmes les plus exposées aux risques de contamination de l’existence d’un moyen de prévention aussi efficace que la Prep, c’est les mettre en danger et continuer à faire le lit de l’épidémie ».