Les homosexuels danois pourront donner leur sang

11 Septembre 2018
3 999 lectures
Notez l'article : 
0
 

La ministre de la Santé danoise Ellen Trane Nørby a annoncé, fin août, que les homosexuels et bisexuels pourront donner leur sang à partir de 2019. C’est ce qu’a annoncé le site danois DR Nyheder. Cette pratique sera autorisée sous certaines conditions. Les donneurs ne devront pas avoir eu de relations sexuelles durant les quatre mois précédents, excepté si la personne est dans une relation monogame. « Tous les mécanismes de sécurité de notre système de don de sang reposent sur la confiance et nous avons des tests très avancés qui filtrent le sang », a indiqué la ministre.

Commentaires

Portrait de Tom Sawyer

Le don du sang officiellement ouvert aux homosexuels

Depuis le 11 juillet 2016, les hommes homosexuels peuvent de nouveau donner leur sang, mais sous certaines conditions, notamment une abstinence d’un an, mettant fin à une interdiction vieille de 30 ans. Une nouveauté qui s’accompagne toutefois dans un premier temps – au moins un an selon la ministre – de conditions très strictes, notamment l’abstinence pendant douze mois, une exigence qui ne s’applique pas pour les hétérosexuels. Ces conditions suscitent des critiques d’associations homosexuelles et de plusieurs partis.

L’exclusion permanente des dons du sang des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes avait été instituée en 1983 en raison des risques du sida. La ministre s’était engagée dès 2012 à revenir sur cette interdiction, conformément à la promesse faite par François Hollande avant la présidentielle.

« Donner son sang est un acte de générosité, de citoyenneté, qui ne peut être conditionné à une orientation sexuelle. Dans le respect de la sécurité absolue des patients, c’est aujourd’hui un tabou, une discrimination qui sont levés » (Marisol Touraine), lors de la présentation de ces mesures aux associations de défense des homosexuels, en novembre 2015.

Pour garantir la sécurité des receveurs, ce changement se fait par etapes. Lundi 11 juillet marque « la fin de l’exclusion permanente des homosexuels du don ». Depuis cette date, le « don de sang total » – la forme la plus courante où toutes les composantes du sang (cellules et plasma) sont prélevées – est ouvert aux hommes qui n’auront pas eu de relations homosexuelles depuis douze mois, après un questionnaire et un entretien. « Cette décision garantit la sécurité du don du sang », avait souligné Mme Touraine pour « rassurer les receveurs ».

Actuellement, dix à quinze donneurs sont diagnostiqués séropositifs chaque année, soit un risque « résiduel » de l’ordre de 1 pour 3 500 000 dons. Le dernier cas de contamination d’un receveur date d’il y a treize ans.

21 000 donneurs supplémentaires

Ce dispositif permettra de mener une étude sur ces nouveaux donneurs. Si l’absence de risques est confirmée, les règles du don pour les homosexuels (ou les hommes ayant eu au moins un rapport avec un autre homme) se rapprocheront en 2017 de celles appliquées aux autres donneurs.

La fin de l’exclusion des homosexuels permettra d’avoir 21 000 donneurs supplémentaires, soit 37 000 dons de plus (sur la base de trois dons en moyenne par an et par donneur), estime la direction générale de la santé. En 2014, 1,6 million de personnes ont donné leur sang.