Les mauvais comptes d'Hortefeux

20 Février 2009
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En janvier dernier, Brice Hortefeux, ministre français de l'Immigration et de l'Identité nationale sur le départ (il est aujourd'hui aux Affaires sociales), se félicitait des 45 000 expulsions d'étrangers réalisées depuis 2002. "Pour la première fois depuis une génération, l'immigration clandestine a commencé à décroître en France", fanfaronnait le ministre. Pour étayer cette affirmation, Brice Hortefeux s'appuyait sur la "diminution de 4,2 % entre juin 2007 et juin 2008 du nombre de bénéficiaires de l'Aide médicale d'État [AME]", le dispositif qui permet un accès aux soins aux personnes sans-papiers.  Cette sortie triomphaliste a été très critiquée par certaines associations de malades, de médecins et d'aide aux étrangers. Dans un communiqué, les associations (réunies au sein de l'Observatoire du droit à la santé des étrangers) dénoncent d'abord le fait qu'il est intolérable "qu'un indicateur d'accès aux soins pour une population fragilisée soit mis en avant pour évaluer l'efficacité d'une politique répressive." Elles contestent surtout la malhonnêteté de l'amalgame "entre chiffres de l'immigration et ceux de l'AME". "Rien ne permet de mettre en corrélation directe une baisse du nombre de sans-papiers et une baisse du nombre de bénéficiaires de l'AME (…) Si l'AME compte moins de bénéficiaires, ce n'est pas seulement qu'il y aurait moins de personnes en situation irrégulière sur le territoire, mais c'est aussi que l'intensification des interventions policières pour arrêter des sans-papiers les amène à ne plus faire les démarches pour obtenir l'AME. Les personnes ne font plus valoir leurs droits, de peur que cela ne débouche sur une interpellation.". Evidemment présenté comme ça, le bilan est nettement moins glorieux !