Les orages de cytokine posent problème

21 Avril 2020
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Phénomène hyper-inflammatoire, les « orages de cytokines » semblent jouer un rôle clé dans les cas graves de Covid-19, indique l'AFP (5 avril). Fièvre, fatigue, toux sèche : quatre fois sur cinq, le nouveau coronavirus Sars-CoV-2 qui cause l'infection à Covid-19 provoque des symptômes « bénins ou modérés ». Mais souvent s'ajoute une gêne respiratoire qui peut déboucher sur un syndrome respiratoire aigu sévère. C'est le cas pour environ une personne sur cinq ou sur six qui nécessite une hospitalisation pour s'en sortir, rappelle l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Difficultés à respirer, impression d'avoir les poumons dans un étau, lèvres ou visages qui commencent à bleuir sont des signaux d'alerte qui doivent amener à une consultation urgente, rappelait récemment l'organisme sanitaire américain CDC. Une majorité des personnes malades hospitalisées présentent une pneumonie sévère avec atteinte bilatérale qui est la signature de la forme grave de la maladie, selon l'OMS. Souvent l'aggravation arrive brutalement, environ sept jours après l'apparition des premiers symptômes, indique le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat (AP-HP, Paris). Cette « suite » garde une grande part de mystère et de variabilité d'une personne à une autre, mais débouche régulièrement sur un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Cette situation où les poumons ne fournissent pas assez d'oxygène aux organes vitaux, nécessite une ventilation artificielle avec l'utilisation de respirateur. « Les preuves s'accumulent pour suggérer qu'une partie des patients souffrant de formes sévères de Covid-19 sont sujets d'un syndrome de choc cytokinique », indiquent, pour leur part, des experts-es britaniques, dont Jessica Manson, spécialiste des phénomènes inflammatoires à University College Hospital de Londres, dans la revue médicale The Lancet. Ce phénomène de « tempête hyper-inflammatoire » est repéré et décrit depuis une vingtaine d'années seulement. Il a été pointé du doigt pour expliquer la dangerosité de deux autres maladies respiratoires provoquées par des coronavirus, le Sras (774 morts, essentiellement en Asie, en 2002-03) et le Mers (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient, 866 décès depuis 2012). On le suspecte aussi d'avoir été à l'oeuvre lors de grandes pandémies grippales, telle la terrible « grippe espagnole », qui a tué environ 50 millions de personnes en 1918-19. Les cytokines sont des substances naturellement produites par les cellules du système immunitaire pour réguler l'action immunitaire, en particulier pour favoriser la réaction inflammatoire qui est une réponse naturelle de défense d'un organisme agressé. Mais dans le cas de « l'orage cytokinique », on observe un emballement de ce système qui débouche sur une réaction hyper-inflammatoire pouvant devenir mortelle. Quelle est l'importance de ces « tempêtes » dans l'engrenage mortel des cas sévères de Covid-19 ? « C'est une très bonne question », répond le spécialiste américain en microbiologie et immunologie, Stanley Perlman, cité par l'AFP. Ce scientifique s'est penché sur ces phénomènes dans les cas du Sras et du Mers. « Je pense qu'une réponse immunitaire exubérante est ce qui, véritablement, tue les patients (atteints de Covid-19, ndlr) en détruisant les tissus. Mais ce n'est pas une certitude », a indiqué ce spécialiste à l'AFP. Comment éviter cet « orage » ? Il faudrait pouvoir calmer l'orage au niveau des poumons sans pour autant abaisser les barrières immunitaires des personnes malades. Pour l'instant, la médecine tâtonne, mais des essais sont montés. Par exemple, à Paris, le groupe hospitalier public AP-HP a lancé ces derniers jours l'essai Corimmuno pour tester plusieurs médicaments contre ces réactions inflammatoires excessives. « À l'heure actuelle », il n'existe « aucune » approche thérapeutique efficace et éprouvée contre ce phénomène, déplore le Pr Stanley Perlman.

 

Commentaires

Portrait de jl06

L'OMS devrais faire profil trés bas ....retour à mon post du 18 janvier .....une simple gripette !

encore une machinerie infernale à fric + de 7000 persones ( cadres la plus par )....qui donne le fric directement aux populations dans le besoins , trop facile ....

 priviliégié les circuits cours ....