Les réseaux de soins : des prix maîtrisés et une qualité contrôlée

13 Octobre 2016
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L’Observatoire citoyen des restes à charge (1) vient de livrer les résultats d’une étude menée par le cabinet Asterès sur les réseaux de soins. Cette étude s’appuie notamment sur des données récoltées auprès des différents acteurs œuvrant dans le domaine. Les réseaux de soins sont mis en œuvre par différentes complémentaires santé depuis le milieu des années 1990 via des plateformes qui contractualisent avec certains professionnels de santé dans le but de proposer des tarifs inférieurs à ceux du marché tout en garantissant aux patients une qualité des soins maîtrisée, indique le communiqué de l’Observatoire. On compte aujourd’hui sept plateformes distinctes pour un total de personnes assurées d’environ 40 millions. Les réseaux de soins sont susceptibles d’intervenir dans les secteurs de l’optique, du dentaire, de l’audioprothèses, de l’ostéopathie, de la chiropraxie ou encore des consultations de diététiciens. Ces soins sont susceptibles d’être facturés à des tarifs élevés et de laisser aux patients de lourds restes-à-charge. Dans cette étude, on constate que les "diminutions tarifaires des professionnels de santé partenaires de ces plateformes varient, selon les soins dont il est question, de 10 à 50 % par rapport à la moyenne du marché. Les complémentaires peuvent par ailleurs proposer d’améliorer la prise en charge pour les patients qui privilégient un professionnel ayant adhéré à leurs réseaux de soins". Les avantages tarifaires des réseaux se traduisent à l’échelle nationale par des économies de dépenses de plusieurs centaines de millions d’euros. En 2015, le réseau Kalivia a généré à lui seul une économie estimée à près de 200 millions d’euros sur l’ensemble des  prestations "conventionnées", comparativement à ces mêmes prestations aux tarifs hors réseau, selon l’étude d’Asterès, explique le communiqué. Dans un rapport publié récemment, la direction de la recherche des études de l’évaluation  et des statistiques (Drees) pointe de la même manière que l’augmentation de la dépense d’optique médicale a nettement ralenti depuis 2013 (+1,2 % en 2015 après +1 % en 2013 et 2014) alors qu’elle  progressait beaucoup plus fortement dans les années 2000 (+4,7 % en moyenne annuelle entre 2001 et 2012). "De même, la croissance des prix est inférieure à 1 % par an depuis 2010. En 2015, le prix de l’optique diminue, pour  la première fois depuis 2001 (-0,3 %)". Parmi les raisons  permettant d’expliquer ce constat, la Drees souligne "le développement récent des réseaux de soins qui pourrait contribuer à la modération des prix du secteur". Le rapport d’étude cite d’autres exemples et revient, de façon très détaillée, sur les mécanismes mis en oeuvre pour l’encadrement de la qualité.

(1) : L’Observatoire citoyen des restes-à-charge en santé a été créé début 2013 par trois partenaires : le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), le magazine "60 Millions de consommateurs", édité par l’Institut national de la consommation et la société Santéclair, spécialisée dans l’information et l’orientation dans le système de soins.