Les seniors avalent 14 cachets par jour

11 Octobre 2017
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Une part importante des seniors de plus de 65 ans prend au moins 7 médicaments différents, et beaucoup d'entre eux bien davantage, le double en moyenne, d'après le mensuel "60 Millions de consommateurs", Santéclair et France Assos Santé, qui alertent sur les dangers de la surconsommation de médicaments. "Une surconsommation qui peut entraîner des chutes et d'autres accidents graves" (hémorragies, etc..), et des hospitalisations, expliquent les trois structures. Ces chiffres sont tirés d’une étude qui a identifié sur 449 000 seniors de plus de 65 ans près de 155 000 personnes "polymédiquées" (7 médicaments au moins, en moyenne ils en consomment quotidiennement 14), via 2 600 pharmacies. Cette étude commandée à OpenHealth Company (1) par la société Santéclair suggère que la consommation de médicaments est très élevée chez ces seniors "polymédiqués" puisque la majorité d'entre eux prend en moyenne 14 médicaments différents. Et encore, "c'est une fourchette basse parce que l'automédication n'est prise en compte que si elle est associée à une prescription médicale", précisent-elles. Les accidents liés aux médicaments occasionnent 130 000 hospitalisations et 7 500 décès par an parmi les plus de 65 ans, d'après l'Assurance maladie. "Attention au mélange, au cocktail", lance Claude Rambaud, de France Assos Santé (ancienne Union nationale des associations agréées d'usagers du système de santé) qui a co-monté l’enquête. "Les médicaments sauvent des vies tous les jours", mais cela ne justifie pas les 47 % des personnes qui consomment des psychotropes de la famille des benzodiazépines (contre l'anxiété ou pour dormir) durant plusieurs années, d'après l'étude. "Il faut une vraie coordination entre les médecins" et un "vrai dossier médical partagé" pour faire en sorte qu'on allège les ordonnances, estime pour sa part Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques, cité par l’AFP. Dans leur communiqué commun, les trois structures préconisent de "réviser les ordonnances à rallonge chez les seniors pour limiter les risques". Ce serait le meilleur moyen les risques d’interactions entre principes actifs ou les problèmes de dosage de médicaments qui ne sont pas ou plus adaptés aux patient-e-s. La sensibilité des sujets âgés aux effets des médicaments est souvent accrue, rappelle le communiqué. "Ce sont tous ces paramètres qui doivent être pris en compte pour juger du rapport bénéfices/risques de chaque médicament inscrit sur une ordonnance, a fortiori quand la liste est longue". Plus d’infos.

(1) : L’étude a été commandée à Open Health, une société spécialisée dans la collecte et l’analyse de données de santé. Elle a été menée du 01/09/2016 au 30/11/2016, auprès de 154 304 personnes, âgées de 65 et plus, qui faisaient l’objet d’une dispensation comprenant au moins 7 médicaments différents. Les dispensations étaient effectuées dans 2 670 officines établies en milieux urbains et ruraux France.