Les traitements hors ALD : quels restes à charge ?

1 Décembre 2015
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A charge : qui pèse ! On ne pourrait pas dire mieux des "restes à charge", ces dépenses de santé non remboursables par l’Assurance maladie. Elles ne cessent d’ailleurs d’augmenter, sont inégalitaires et constituent un réel handicap dans l’accès aux soins. Le phénomène et ses effets sont tels qu’un observatoire citoyen des restes à charge en santé a été créé en 2013 par le Ciss, 60 millions de consommateurs et Santéclair. Il s’est intéressé aux restes à charge chez les médecins spécialistes : leurs montants peuvent varier de 8,20 à 37,70 euros par acte, selon qu’on habite en Moselle ou à Paris. En moyenne chez un spécialiste, le reste à charge sur un acte médical est d’environ 16 euros ! Nombreux sont les experts qui considèrent qu’avec ces restes à charge, c’est le principe fondateur même de la Sécurité sociale qui est remis en cause. De fait, leur multiplication pousse de plus en plus de personnes à repousser des soins voire à y renoncer. Cela affecte la vie des personnes vivant avec le VIH et les hépatites virales parce que le fait d’être en ALD n’empêche pas certains restes à charge comme ceux, par exemple, pour le traitement des effets indésirables. Des enquêtes ont montré qu’une personne séropositive percevant l’AAH (environ 800 euros par mois) pouvait payer jusqu'à 700 euros par an de restes à charge ! Et pour vous, à combien s'élèvent vos dépenses de santé et comment les gérez-vous ? Quelle importance accordez-vous au protocole de soins ? Quelles solutions avez-vous trouvées, seul ou avec les soignants ? Venez en discuter pendant le chat thématique mardi 1er décembre à partir de 21 heures, en compagnie d’Ernesto.

Commentaires

Portrait de ernesto-seronet

Nous n'étions pas en surcharge hier, tout au plus une demi-douzaine, dans le chat thématique consacré aux restes à charge. Pour certains, n'ayant pas été confrontés à la question, la perception de ces situations reste encore imprécise, avec pour éclairer, au centre du dispositif, la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie, et son site www.ameli.fr, source d'un grand nombre d'informations sur le sujet. Mais au bout du compte, tout le monde a finalement pris un jour à sa charge des dépenses non remboursées par le dispositif de l'ALD. Par exemple des manifestations de gêne dans les membres assimilables à des neuropathies concomitants à une prise de traitement. Il semble que cette situation n'est pas rare : considérant que les traitements prescrits sont récents, que les résultats des bilans sont bons, et malgré des relevés patents des électromyogrammes, le médecin ne reconnaitra pas un lien de la prise du traitement avec ce type de manifestation, la mettant quelques fois même sur le compte du stress ; pourtant l'inconfort, la souffrance est là, et la réponse apportée (prise de vitamines et de minéraux) n'est pas prise en charge par l'ALD, ni possiblement une partie de la consultation d'un neurologue ; et quand pour un autre l'absence d'écoute par le medecin perdure, au bout de 2 ans la seule soution est de changer de médecin, et même d'hôpital. Même sans effets désirables, on peut être aussi amené à des prendre des compléments alimentaires (Q10, pour "nourrir" les cellules, acérola, riche en vitamine C, spiruline ... ) hors du cadre d'une prise en charge, et pourtant indispensables à leur mieux-être pour beaucoup. Certes des dépenses comme les traitements de comblement (Newfill) sont aujourd'hui pris en charge, mais la visite chez un spécialiste peut être coûteuse, surtout quand l'urologue par exemple exige un important  dépassement d'honoraires à verser en liquide (une proposition de golden shower ?). Pourtant même si ces dépassements doivent être clairement affichés dans le cabinet du médecin, en amont de la visite, une recherche sur le site ameli.fr permet de s'informer d'éventuels dépassements pratiqués par les professionnels de santé. Alors quand on sort du tarif de la base de la CPAM (et comme c'est le cas fréquemment pour les frais chez le dentiste, très faiblement pris en charge), la mutuelle prend le relais, mais son coût augmente fortement quand on cherche une couverture plus importante. Bonne nouvelle : au 1er janvier 2016, les employeurs seront tenus de proposer une mutuelle qu'ils financeront à hauteur d'un minimun de 50%. Mais ceci nous rappelle que beaucoup de personnes en ALD sont sans emploi. Des dispositifs, dont l'ACS, Aide à la Complémentaire Santé permettent cependant d'accéder à une mutuelle.

Vous êtes invité-e-s à poster vos commentaires et réactions à la suite de celui-ci, faire part de vos suggestions de thèmes que vous souhaiteriez aborder pour les chats des mois à venir.

La semaine prochaine, avec une approche plus gréco-latine, nous nous intéresserons à Oreste et Pylade, et nous redécouvrirons ALD OMACCIONE dans "Je suis timide mais je me soigne"

Portrait de detlevera

Il est aussi utile de rappeler que notre gouvernement, tellement avide de toujours plus de profits sur le dos des personnes en activité, n'a pas hésité à instaurer une imposition sur la part patronale des cotisations de mutuelle...

Des impôts sur des cotisations, fallait y penser ! Sont forts ! Et nous tous des faibles ! A quand les impôts sur les impôts ?

Viva la revolucion !!!!!

Par ailleurs, concernant les médicaments, leur coût, ce qu'ils rapportent, et à qui, voici un reportage intéressant (parmi d'autres) : https://www.youtube.com/watch?v=TIusRRwmAC0

Les réformes, oui, mais commençons par le début : par les profiteurs ! Soit la plupart du temps, les politiques, les industriels, les labos, les banques, etc. Qu'ils donnent l'exemple !

Ha oui tiens, l'on pourrait évoquer aussi ces fichues franchises médicales, "vendues" sous couverts de motifs fallacieux, auxquels certains ici adhèrent les yeux fermés !!! mdr

Ha oui et pour terminer ce petit laïus, limite hors sujet : s'il est certain que beaucoup de personnes en ALD (et d'autres) ne travaillent pas, pour x raisons, il serait parfois aussi utile de se rappeler que d'autres travaillent, et que leur situation n'est peut être pas toujours beaucoup plus enviable que les 1ères citées : cotisations, imposition, et revenus (pourtant pas mirobolants) dépassant les plafonds de ressources leur interdisant donc tout accès aux aides : les "vaches à lait"... Alors oui, merde !