Les vaccins n’exposent pas à un sur-risque de sclérose en plaques

24 Août 2019
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Une vaste étude allemande, dont les résultats ont été publiés dans la revue Neurology, confirme que les vaccins ne constituent pas un facteur de risque de contracter une sclérose en plaques. Menée auprès de 12 262 personnes atteintes de sclérose en plaques (Sep), cette étude révèle que la vaccination n’augmente pas le risque de contracter cette maladie neurologique auto-immune. Les données de ces 12 626 patients ont été comparées à celles de plus de 200 000 patients-es témoins, non atteints-es de Sep. Il en ressort que cinq ans avant le diagnostic de Sep, les personnes atteintes étaient moins susceptibles d’avoir reçu des vaccins que le groupe témoin. Aucune corrélation n’a donc été trouvée entre la vaccination et le développement d’une sclérose en plaques. Ces résultats sont valables pour tous les vaccins étudiés : à savoir contre le pneumocoque, le méningocoque, les oreillons, la rougeole, la rubéole, la varicelle, le virus du papillome humain (VPH), l'hépatite A et B, l'encéphalite à tiques (TBE) et la grippe. Comme le précise Le Point (7 août), cette nouvelle étude « vient à nouveau dédouaner totalement le vaccin contre l'hépatite B, suspecté depuis près de 25 ans de pouvoir provoquer le développement d'une sclérose en plaques (Sep). Dans un édito qui accompagne la publication de ces résultats, les docteurs Eluen Ann Yeh de l'université de Toronto (Canada) et Jennifer Graves de l'université de Californie à San Diego (États-Unis) rappellent que « les craintes reposent en partie sur des études mal conçues, imprécises voire frauduleuses ». Les chercheurs-ses estiment que ce travail apporte la preuve, à partir de nombreuses données à l'échelle d'une population, « que la vaccination n'est pas associée à un risque accru de Sep ». Voire qu'elle pourrait avoir un effet protecteur contre cette maladie auto-immune qui détruit la myéline protégeant les nerfs. En pratique, Alexander Hapfelmeier et ses collègues, de l'université technique de Munich (Allemagne), ont analysé les données de l'Association bavaroise des médecins de l'Assurance maladie sur la période 2005-2017. Comme on a vu plus haut, cette étude a concerné 12 262 patients-es atteints-es de Sep et 210 773 sujets « contrôles », dont 112 292 souffraient de psoriasis, 19 296 de la maldie de Crohn (maladie inflammatoire chronique du système digestif) et 79 185 n'étaient pas atteints-es par ces autres affections auto-immunes. Les chercheurs-ses ont examiné l'ensemble des vaccins et des combinaisons de vaccins reçus par ces personnes (hépatite B, hépatite A, grippe, papillomavirus humain, varicelle, rougeole, rubéole, polio, pneumocoque, coqueluche, etc.) dans les cinq années précédant le diagnostic de Sep ou d'autres affections. Résultats : globalement, la vaccination n'a pas augmenté le risque de développer une sclérose en plaques, elle l'a même légèrement diminué dans tous les cas étudiés. L'analyse en fonction des différents produits injectés n'a pas non plus permis de mettre en évidence d'association de l'un d'entre eux en particulier avec un risque de Sep, détaille Le Point.