L'espérance de vie mondiale d'ici à 2040

6 Novembre 2018
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À quoi ressemblera l’espérance de vie mondiale en 2040 ? C’est la question posée par une étude de l’Institute for Health metrics and evaluation (IHME), publiée le 18 octobre dernier dans la revue The Lancet. Dans 59 pays, parmi les plus riches du monde, l’espérance de vie devrait dépasser les 80 ans. Les États-Unis, en revanche, devraient chuter dans le classement. En 2040, l’Espagne pourrait se retrouver en tête d’un palmarès de l’espérance de vie, détrônant le Japon (2e), tandis que les États-Unis chuteraient de la 43e à la 64e place. Singapour serait sur le podium (3e, comme en 2016) suivie de la Suisse (4e, en recul). Les quatre premiers pays auront une espérance de vie supérieure à 85 ans pour les deux sexes. Et, dans 59 pays, dont la Chine (qui se hisserait du 68e rang au 39e), elle devrait dépasser les 80 ans d’ici 2040, selon ces projections. Le Portugal grimpe de la 23e place à la 5e, tandis que le Canada et la Belgique régressent, selon ce scénario (respectivement de la 17e à la 27e place et de la 21e à la 28e). La France conserverait sa 8e place dans ce palmarès de la longévité, en dépit d’un gain prévu de deux ans d’espérance de vie (de 82,2 ans en 2016 à 84,3 ans en 2040). Parmi les nations du dernier rang de ce classement, avec une durée de vie qui serait inférieure à 65 ans en 2040, figurent des pays d’Afrique comme la République centrafricaine, le Lesotho, la Somalie et le Zimbabwe. L’étude, parue dans The Lancet, prend en compte 250 causes de décès de 2016 à 2040 dans 195 pays et territoires. Les États-Unis pourraient enregistrer la plus forte baisse parmi les pays riches en passant du 43e au 64e rang avec un gain d’espérance de vie d’un tout petit peu plus d’un an (de 78,7 ans en 2016 à 79,8 en 2040). Par comparaison, le Royaume-Uni devrait voir augmenter cette longévité de deux ans et demi (de 80,8 à 83,3 ans). Dans le monde, les maladies non transmissibles et accidents gagnent du terrain. Elles représentent huit des dix principales causes de mortalité prématurée (cardiopathies ischémiques, AVC, bronchique chronique grave/BPCO, maladies rénales chroniques, Alzheimer, diabètes, accidents de la route et cancer du poumon). L’hypertension artérielle, l’obésité, le diabète, le tabac et l’alcool sont les cinq principaux facteurs qui expliquent la majeure partie de la trajectoire future de la mortalité prématurée, d’après ce travail de l’Institut de métrologie et d’évaluation de la santé (IHME, Université de Washington), qui évoque la nécessité de lutter aussi contre la pollution atmosphérique. Par ailleurs, si la mortalité due aux maladies contagieuses ou transmissibles devrait globalement chuter, elle resterait tout de même plus élevée en Afrique subsaharienne. « Elle pourrait faire face à une double morbidité, liée à la persistance de maladies infectieuses et au développement d’affections non transmissibles découlant d’un changement de mode de vie et d’alimentation. L’étude s’inquiète notamment d’un risque de recrudescence du VIH, qui pourrait y annuler des gains récents d’espérance de vie », explique d’ailleurs Libération (18 octobre). Car, comme l’analyse le Quotidien du Médecin, certes «l’'espérance de vie mondiale devrait s'améliorer d'ici à 2040 », mais « à condition de ne pas relâcher les efforts ». Les chercheurs-seuses de l’Institute for Health Metrics and Evaluation appellent à la « vigilance sur la maîtrise de l'épidémie de VIH/sida. Si les projections moyennes tablent sur une réduction de 30 % du nombre d'années de vie perdues liées au VIH, le pire scenario, qui prend en compte une résurgence de la maladie, prévoit leur augmentation de 120 % », indique le journal médical.