L'État lance une brigade anti-discrimination

29 Avril 2019
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Dans une tribune publiée le 14 avril dernier par Le Parisien, Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement) et Marlène Schiappa (secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes) ont annoncé la création d’une « brigade anti-discriminations » dite « badi », une structure qui sera gérée par la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT). Dans ce texte, les deux ministres dressent un constat : « Chacun doit pouvoir accéder aux mêmes logements, postuler aux mêmes emplois, sortir dans les mêmes restaurants et ce, quelle que soit la couleur de sa peau, sa religion, son orientation sexuelle ». Mais en pratique, « ces droits formels ne sont pas toujours réels », soulignent-elles. « De trop nombreuses personnes sont encore discriminées et ne peuvent accéder au droit commun, des actes les plus anecdotiques, comme le choix d'une place dans un bar, aux plus graves, comme celui d'accéder à un emploi ou à un logement », déplorent les deux membres du gouvernement. Comme l’indique L’Express (14 avril), des organismes et associations comme la Licra, le Mrap, SOS racisme, SOS homophobie, le Centre LGBT Paris Île-de-France, l'Inter-LGBT, les collectifs Droits d'urgence, Femmes solidaires, Opcalia, Sportitude, etc. vont travailler avec l'État à cette lutte contre les discriminations, assure l'exécutif. Cette brigade aura pour mission d'élaborer et de mettre à disposition « une plateforme d'alerte », en collaboration avec Facebook - dont la forme n'a pas été précisée - qui mettra en relation les victimes de discriminations et ceux qui œuvrent pour lutter contre. Par la suite, les deux ministères espèrent qu'elle pourra œuvrer pour la sensibilisation de « toute la société, afin d'abaisser le seuil de tolérance qui subsiste face à la haine ». Et enfin, troisième mission qui sera dévolue à cette brigade, l’évaluation de la « pertinence des politiques publiques existantes ». Il s’agira aussi de proposer des « mesures concrètes et efficaces » en lien avec les partenaires de cette brigade. La tribune ministérielle n’est pas très claire quant au périmètre d’intervention de cette brigade vis-à-vis des missions du Défenseur des droits… en charge de la lutte contre les discriminations.