L’Europe dans la course aux vaccins

13 Juin 2020
1 261 lectures
Notez l'article : 
0
 

L'Union européenne va mobiliser un fonds d'urgence de 2,4 milliards d'euros pour des commandes anticipées de candidats vaccins prometteurs contre le nouveau coronavirus, ont déclaré jeudi 4 juin à Reuters des responsables européens.  Cette initiative a été discutée le 3 juin dernier au niveau européen après que l'Allemagne, la France, l'Italie et les Pays-Bas ont plaidé pour une accélération des négociations avec les groupes pharmaceutiques, afin de sécuriser l'accès aux potentiels futurs vaccins toujours en phase de développement. Le recours à l'instrument d'aide d'urgence (ESI) de l'Union Européenne, permettrait également d'augmenter les capacités européennes de production de vaccins et de proposer une assurance responsabilité aux laboratoires, ont déclaré des responsables européens.  Cette décision intervient alors que l'administration du président américain Donald Trump ne ménage pas ses efforts pour tenter de s'assurer un accès prioritaire aux candidats vaccins moyennant des milliards de dollars d'investissement. Les États-Unis ont ainsi déjà réservé près d'un tiers de la première livraison d'un milliard de doses du candidat vaccin, encore en développement, d'AstraZeneca en contrepartie d'un investissement de 1,2 milliard de dollars (environ 1,1 milliard d'euros).  Selon un responsable européen, cité par Reuters, il est indispensable que l'Europe adopte la même approche, en dépit des probables pertes financières liées au fait qu'une grande partie des candidats vaccins en développement ne verront jamais le jour.  Le quotidien économique allemand Handelsblatt a rapporté le 4 juin que les ministres de la Santé allemand Jens Spahn et français Olivier Véran, ainsi que de leurs collègues italien et néerlandais, avaient adressé une lettre commune à la Commission européenne afin de plaider pour une initiative coordonnée.  Jugeant que l'accès aux futurs vaccins constitue « une des questions les plus pressantes à laquelle l'Union européenne doit faire face en ce moment », les quatre États membres, sous l'impulsion de l'Allemagne, expliquent dans ce courrier avoir uni leurs forces pour « parvenir au meilleur résultat le plus rapidement possible dans les négociations avec les acteurs clé de l'industrie pharmaceutique ». Selon Handelsblatt, qui cite des sources gouvernementales, Berlin, Paris, Rome et Amsterdam négocient avec plusieurs laboratoires, dont AstraZeneca, sur des investissements publics dans la recherche et des garanties de commandes.