Levothyrox : Merck en cassation

5 Juillet 2020
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La Cour d'appel de Lyon a reconnu le 25 juin que Merck avait commis « une faute » au moment du changement de formule de son traitement Levothyrox. Elle a condamné le laboratoire pharmaceutique à verser 1 000 euros (au titre du préjudice moral) à chacun-e des plaignants-es, a indiqué leur avocat. La cour « a déclaré recevable l'appel des parties civiles et (...) a retenu que la société Merck avait commis une faute », a déclaré Me Christophe Leguevaques, avocat des plaignants-es, cité par l’AFP.  Le directeur juridique de Merck, Florent Bensadoun, a jugé cette décision « totalement incompréhensible » et a annoncé que l'entreprise allait se pourvoir en cassation. En première instance, les plaignants-es avaient été déboutés-es, les juges lyonnais écartant toute faute de Merck dans le lancement en 2017 du nouveau Levothyrox, que ses utilisateurs-rices accusaient de provoquer de multiples effets indésirables. Durant l'appel, lancé par des plaignants-es, le laboratoire pharmaceutique a gardé la même ligne de défense et réaffirmé qu'il ne pouvait pas informer directement les patients-es. La loi le lui interdit.  La nouvelle formule du médicament prescrit contre l'hypothyroïdie, modifiant certains de ses excipients afin d'apporter davantage de stabilité au produit, a été incriminée, entre mars 2017 et avril 2018, par quelque 31 000 patients-es souffrant de maux de tête, insomnies, vertiges, etc.  En juin 2019, l'Agence du médicament/ANSM a publié les résultats d'une étude de pharmaco-épidémiologie menée sur plus de deux millions de patients-es, selon laquelle le passage à la nouvelle formule du Levothyrox n'a pas engendré de « problèmes de santé graves ». Quelque 2,5 millions de patients-es utilisent la nouvelle formule du Levothyrox selon Merck. Pour le laboratoire, les remontées d'effets indésirables sur la nouvelle formule sont aujourd'hui « normales et comparables à l'ancienne ». La France a été le premier pays où cette formule a été introduite. Depuis, elle l'a été dans une quinzaine de pays de l'Union européenne, sans difficultés, ajoute Merck. L'affaire fait l'objet, au pénal, d'une information judiciaire contre X instruite par le pôle santé du TGI de Marseille pour des faits présumés de tromperie aggravée, homicide et blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui.