LGBTphobies : des pays dénoncent

30 Juin 2020
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La France, l'Allemagne et la République tchèque ont dénoncé (18 juin) les discriminations visant les personnes LGBT+ en Europe, notamment à l'Est. « La situation des personnes LGBTQ reste très préoccupante, certains dirigeants nationaux remettant même en cause les campagnes en faveur de leurs droits », écrivent la Française Amélie de Montchalin, l'Allemand Michael Roth et le Tchèque Ales Chmelar, tous trois ministres en charge des Affaires européennes dans leur pays, dans une tribune parue sur le site de Politico. Dans le viseur, le président polonais sortant Andrzej Duda, candidat à sa réélection le 28 juin, qui s'est engagé à soutenir la famille polonaise traditionnelle mais aussi à « protéger les enfants contre l'idéologie LGBT » et empêcher sa propagation «dans les institutions publiques». Nombre d'entités territoriales polonaises, souvent liées au parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS), ont aussi adopté des résolutions pour se déclarer « zones libres de l'idéologie LGBT » dans ce pays très catholique. « Nous condamnons fermement toute mesure d'exclusion et de discrimination et désapprouvons fermement les restrictions aux droits humains et à l'égalité », notamment le refus de toute reconnaissance légale des personnes transgrenres, poursuivent les trois ministres. Dans le viseur, cette fois : la Hongrie. Viktor Orban, Premier ministre, entend définir le genre par le « sexe biologique basé sur la naissance et le génome ». Les personnes transgenres, opérées ou non, ne seraient alors plus autorisées à demander un changement de sexe auprès de l'état civil, comme c'est le cas actuellement. Dans leur tribune, les trois ministres se disent « particulièrement alarmés par les résultats du rapport publié le 14 mai par l’agence des droits fondamentaux de l’Union européenne », qui indique « 43 % des personnes LGBTQ+ ont été victimes de discriminations au cours des douze derniers mois, un chiffre en hausse de six points par rapport au chiffre publié dans la dernière étude conduite en 2012. Pour les personnes transgenres, ce chiffre a même atteint 60 % ». Autre sujet d’inquiétude, la situation actuelle : « Nous considérons [les discriminations à l’encontre des LGBT+, ndlr] que cela est d’autant plus important dans le contexte de la pandémie de Covid-19, qui accroît les contraintes pesant sur les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, car elles font souvent partie des populations qui souffrent le plus de la marginalisation ou de l’exclusion. Aussi l’Allemagne, la France et la République tchèque, en tant que membres de la Coalition pour les droits égaux (CDE), soutiennent-elles pleinement la déclaration commune de la CDE appelant tous les gouvernements à limiter les répercussions de la pandémie de Covid-19 sur les personnes catégorisées sur la base de leur orientation sexuelle réelle ou supposée, de leur identité ou de leur expression de genre, ou de leurs caractéristiques au plan sexuel ».